J'ai commencé à suivre la série Harley Quinn lors de sa parution mensuelle américaine, une fois les dix premiers numéros lu, j'ai arrêté de suivre ce titre. Arrivé dans le pays de Molière, il est temps de se remettre dessus en relisant ce premier tome.
Je pense avoir la chance, ainsi, de voir les avantages et les inconvénients des deux formats. Car loin de se faciliter la vie, le comics Harley Quinn a des défauts marquants qu'on le lise mois par mois ou d'un seul coup.


Le premier est bien évidemment le numéro #0 qui perd tout son sens à l'intérieur d'un tome complet. Le but de ce numéro était d'annoncer une série à venir et de proposer aux fans une grande liste de dessinateurs. Ce numéro prélude ne se voulait absolument pas cohérent et au sein d'une histoire concrète. Incorporé dans ce tome, il perd de sa raison et a pu en lasser plus d'un. Il faut dire, encore, que c'est bien plus un amusement visuel pour les fans qu'un plaisir scénaristique.
Le tome met ensuite en scène les 8 premiers singles des aventures de Harley Quinn, qui devient propriétaire d'un immeuble. Elle doit alors travailler pour avoir les moyens de payer l'immeuble entièrement, prendre les loyers, faire du roller-derby, sortir avec Poison Ivy et puis, quand même, trouver celui qui a osé mettre sa tête à prix.


Le point fort de la série disparaît sous le format même de recueil : Harley Quinn est une série fofolle, sans aucune forme de véritable sérieux et permet donc de se rafraichir l'esprit après des publications trop sérieuse, trop prétentieuse même parfois, que l'on trouve partout. J'ai aimé lire Harley Quinn pendant plusieurs mois car je trouvais que cela faisait une bouffé d'oxygène, un moment de détente. Or, cet aspect là disparaît par le format d'un tome complet, ce qui est très regrettable.
L'humour, de manière générale, se veut toujours là, mais peine souvent à faire rire tant c'est gros et pas franchement intelligent. On est plus dans du lourd que du vraiment drôle. Hawkeye de Fraction me fait rire là où Harley Quinn, souvent, me fait penser à un petit cousin qui se veut drôle en disant des mots vulgaires. Les blagues sur le caca, j'ai passé l'âge.
Les références à la pop-culture, très présentes, sont souvent bien amenés et feront bien rire.
Le personnage même d'Harley Quinn joue beaucoup sur le plaisir, ou non, de la lecture. Beaucoup trouvent le personnage marrant et ce n'est pas mon cas. Le plus souvent, il m'apparaît comme lourd et trop évident. La série fonctionne sur des codes humoristiques assez évident qui donnent un sentiment de déjà vu et de prévisibles. L'aspect action/aventure est également pas top.


Ne soyons pas mauvaise langue, nous avons de bons moments, des passages vraiment drôle et des scènes qui donnent vraiment envie de lire la suite, mais cela reste très mineurs.
Graphiquement, c'est plutôt bon même si certains chapitres sont largement en-deçà au niveau de pseudo-détail (les visages notamment, en prennent parfois pour leurs grades).


Harley Quinn est une lecture que j'avais apprécié, mais que je n'étais pas malheureux d'avoir lâché. Relisant ce tome 1, je me rends compte qu'effectivement ça ne me parle absolument pas. Pour autant, derrière un ressenti très subjectif, il y a de véritables défauts objectifs (répétitif, humour lourd, univers centré sur un personnage seul qu'on peut ne pas aimer, graphisme parfois faiblard, intérêt scénaristique faible) qui affaiblissent la série.
Pas la meilleure série du monde, loin de là.

mavhoc
3
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le 5 avr. 2016

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mavhoc

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