Avec son grand nombre de cases sans bulle, cette BD doit pour être appréciée avoir une lecture contemplative. Ici c'est principalement le coup de crayon qui nous raconte l'histoire, les détails révèlent la dureté de cette nature ainsi que l'état émotionnel du personnage principal. Comme pour "L'homme qui marche" de Taniguchi il ne faut pas se hâter mais prendre le temps d'observer.
L'histoire est plutôt sobre, il ne faut pas s'attendre à des rebondissements à chaque fin de page. C'est sur ce point que l'on reste un peu sur sa faim. J'ai même été surpris par la vitesse de lecture tant le contenu se limite principalement au dessin. Finalement, j'ai refermé cette BD en me disant "Déjà !?".
L'histoire s'appuie sur les sujets de prédilection de Jack London : Le rapport de l'homme à la nature, les animaux et plus particulièrement les chiens. Ainsi, "Construire un feu" nous livre une leçon d'humilité avec de maigres possibilités de deuxième chance en cas d'erreur. Les quelques bulles nous indiquent le changement d'état d'esprit de ce chercheur d'or et l'on se prend à s'inquiéter avec lui et à regretter ses "bêtes" maladresses. Le froid engourdi aussi bien les doigts que la tête. Cette nature est hostile à l'homme et le danger ne vient pas forcement des meutes de loups, du blizzard mais parfois d'une malheureuse chute de neige sur les dernières lueurs d'espoir.