Construire un feu par Sejy
cette adaptation d'une nouvelle de Jack London m'a plutôt laissé ...de glace. Je n'ai rien de particulier à reprocher à l'auteur. Son talent graphique n'est plus à démontrer. La Ligne précise, une palette retenue et un sens de l'espace maîtrisé magnifient des paysages qui soufflent toute la beauté et la puissance d'un environnement envoûtant et hostile. La narration et le découpage au cordeau installent une atmosphère lourde et oppressante. Une impression de vide, un silence assourdissant, à peine troublé par une voie off, écho du héros qui pense au rythme de pas l'entraînant de plus en plus loin dans ses désillusions.
Mais au final, cette histoire ultra dépouillée est très, trop linéaire. Et les quelques timides rebondissements ne sont qu'attendus. Je pressens la fin inéluctable d'une intrigue qui n'arrive jamais à m'attraper. J'imagine bien que l'ensemble se veuille une parabole sur la vie et la mort. Sur le rapport de l'homme à la nature et à lui-même. Un miroir tendu et peu complaisant qui reflète toute l'arrogance et la vanité de l'être humain. Je ne suis sûrement pas un grand philosophe ou un grand intellectuel, car cette invitation à la réflexion ne m'inspire qu'une seule réaction : ce type, imbécile et présomptueux, est un con. Et tout ce qui lui arrive est amplement mérité. Pendant cette lecture beaucoup trop rapide, je me surprenais, distrait, à me perdre dans les décors, sans me soucier de l'autre, là, dans sa galère, s'ingéniant à allumer un feu salvateur. Aucune empathie. Sinon pour le chien, peut-être...
Dans ce one shot, je me suis découvert plus contemplateur qu'acteur. Un cinq étoiles, que je qualifierais de note technique. Pour le côté subjectif, je pense simplement qu'à travers mon avis, il faut plutôt percevoir une critique destinée à l'originale.