Coupures irlandaises, BD encore une fois prise par hasard et heureuse surprise, vient narrer un petit bout d'histoire qui vient tenter d'expliquer la grande, en présentant l'histoire de deux ados partis faire un voyage linguistique à Belfast.
L'ombre de Chalandon, que j'ai adoré, revient ici souvent (jusqu'en postface ou il intervient directement d'ailleurs. C'est une mise en image sobre et efficace, dont les scènes de guerre un peu à l'écart m'ont rappelé le traitement de l'information en temps de conflit que fait Joe Sacco, notamment dans Gorazde, des évènements que l'on voit décrits beaucoup plus en détail dans Mon traitre ou dans le retour à Killybegs. Ici, la même ambiance se pose, entre le voyage qui sert de prétexte à l'apprentissage de la vie (comme nos échanges de jeunes à tous en fait), et la figure du jeune rebelle, de la force tranquille posée. Tout est posé pour un drame classique, attendu et prévisible (on pourrait même dire Shakespearien, si Brits out n'était pas le leitmotiv de cet album), mais cet aspect prévisible ne nuit pas à l'oeuvre qui vient ici surtout illustrer et détailler une histoire que, globalement, on connait déjà. On s'attache alors aussi et finalement autant au petit roman d'apprentissage autobiographique qui se cache derrière les barricades.
A conseiller, assurément.