J'adore ce que fait Katsura (bien qu'il y ait un poil trop de culottes à mon goût), et j'ai été enchanté par I's et Video Girl Aï. Mais là, je le vois défoncer un scénario qui avait un certain potentiel (si l'on peut appeler le fait "qu'un garçon deviendra un méga playboy, ce qui causera une surpopulation dans le futur" un potentiel...), ce qui me donne un amer flashback de Lucy (le film de Besson) tellement le scénario a été saccagé.
Alors, les dessins et le chara-design, pas de soucis, c'est du bon Katsura en veux tu en voilà. Et je n'ai pas nécessairement passé un mauvais moment en compagnie de DNA². Mais là où ça pèche vraiment c'est que ça part franchement dans tous les sens...
Alors attention, va y avoir du GROS spoil, donc fermez ma critique, m'sieurs dames, si vous ne souhaitez pas en savoir trop sur l'histoire (que vous pourriez tout à fait apprécier, contrairement à moi).
On commence par le cliché basique du pauvre mec qui a pas de chance, mais qui finalement se fait courir après. Soit. Pourquoi pas. Bien que ce soit super récurrent dans les shonens à l'eau de rose. Le premier gros point noir arrive en réalité lorsque Junta se bat contre Ryuji. Car là, le type scénaristique change d'un coup. Au début nous étions dans de la SF normale et d'un coup nous basculons dans le gros fantastique avec un combat à la DBZ (non je déconne pas, c'est Freezer et Sangoku en super-saiyan). Entre les transformations et les "moi je suis le plus fort", "oh mon dieu, je vais y passer" "mais non je reviens encore plus fort" : non ça va, stop! Katsura, que fais tu? Surtout que ça va être le seul combat du style, et que ça sort réellement de nulle part.
Deuxième point noir : la relation avec Ami. Celle-ci n'est pas du tout approfondie comme l'aurait voulu le besoin scénaristique. Autant la révélation des sentiments d'Ami pour Junta a été assez bien mise en place, autant du côté de Junta c'est le néant intersidéral. A aucun moment on ne ressent des sentiments amoureux de sa part pour Ami, et pourtant la fin laisse à penser qu'ils finiront ensemble, alors que Karin rentre dans le futur. Alors que l'on sait pertinemment que Karin et Junta son amoureux. Ce qui double la frustration à la fin...
Nous pourrions aussi parler de sa relation avec Kotomi qui n'a pas tellement lieu d'être et de ce passage où elle doit réussir son numéro et partir en Allemagne. Disons que ça pourrait être un passage sympa dans une série en 10 volumes. Mais là, pour le coup, ça prend trop de place compte tenu de comment le scénario principal avance.
Mais le pire, je dirais, c'est la fin, avec ce grand méchant qui débarque, qui dévoile tout son plan de A à Z avec de grands "ahahah tu vas mourir! mais je prends bien mon temps!". Là non, c'est pas possible. Ca fait vraiment baclé (en même temps c'est ptet à cause de l'éditeur lui même qui a pu mettre pression pour finir la série). Et puis d'un coup, tout est bien qui finit bien (même si on s'y attendait un peu, ça fait gros).
Il y a encore plein d'autres zones d'ombre, mais nous n'allons pas non plus nous acharner.
En conclusion, on a réellement l'impression que DNA² est un manga test où Katsura a souhaité se faire la main avec plusieurs styles différents, ou qu'il y a placé tout ce qu'il aimait dans l'univers du manga pour nous sortir un titre frankenstein qui ne tient pas la route du début à la fin...