Voici enfin le 53ème tome des aventures de Spirou et Fantasio. Cette critique est une réaction à chaud de l’album, il est sorti ce matin et je viens de le terminer. Comme pour les deux premiers tomes de Yoann et Vehlmann, mon avis est mitigé. Autant j’avais adoré leur one-shot « Les Géants Pétrifiés », autant je peine à adhérer totalement à ce qu’ils font dans la série mère.

Visuellement, c’est plutôt joli, le trait de Yoann est de plus en plus sur, il y a moins de pages bâclées comme il y avait pu avoir dans le tome précédent. Les décors sont nombreux et variés, allant d’une île paradisiaque pour milliardaires à un pays fictif rappelant Cuba, en passant par un retour à Champignac et sa forêt. On est ici quelque part à mi-chemin entre le travail de Franquin et les dessins de Janry.

Le scénario de Vehlmann est correct sans être vraiment transcendant : en renflouant le Journal de Spirou, un milliardaire peu scrupuleux (la Vipère du titre, c’est lui) devient propriétaire de Spirou lui-même, qui tente de s’enfuir. Il est alors recherché partout sur la planète, autant par la CIA que par des chasseurs champignaciens. Ce qui aurait pu être une chasse à l’homme à suspense, comme on l’a déjà eue dans « Machine qui rêve » devient alors une sorte d’escapade dans laquelle Spirou est aidé par Seccotine ainsi que par une petite fille prénommée Ninon. L’humour est très ciblé jeune public, on est loin de la subtilité et de l’ironie de Tome et Janry. Le « Batguy » qui accompagne Spirou sur l’île en est l’exemple le plus frappant.

Les nouveaux personnages sont plutôt ratés, introduite en toute fin du tome 52, la fameuse Vipère n’a aucun charisme et on n’apprend au final pas grand-chose de ses intentions. Le personnage en lui-même est mal dessiné et inexpressif, pratiquement identique sur toutes les cases. Quant à Gil Cœur-Vaillant, le vieux détective, lui aussi n’apportera rien de bien excitant à la série. Fantasio se contente ici une fois de plus d’un rôle de figuration et c’est dommage.

Au final, cet album reste correct, largement mieux que le précédent mais loin de titiller l’excellence de la période Franquin ou de celle de Tome et Janry. Yoann et Vehlmann sont friands de cliffhanger, à la manière d’une série télé (Zorglub se dirigeant vers la lune pour le tome 51, et l’apparition de la Vipère pour le tome 52). L’ouverture finale de cet album est très réussie et inattendue, le retour du maffieux Vito Cortizone rappellera quelques souvenirs, en espérant que son retour sera à la hauteur du personnage.
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le 11 janv. 2013

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