Daredevil by Brian Michael Bendis & Alex Maleev Ultimate Collection, Book 1 par Marius

"Personne ne va venir nous aider. Ni les flics, ni les fédéraux, ni les héros. Il n'y a que nous", explique un Murdock lessivé aux membres d'une thérapie de groupe anti-DD en l'église Saint Mary. Au fond, tout est dans cette phrase. Daredevil n'est qu'un protecteur local. Un super îlotier, qui ne se voit pas du côté des puissants. Pas un incapable, juste un mec qui n'a pas les épaules pour des super-vilains de ouf. Du coup, il se retrouve à bastonner un obèse et un volatile à la capillarité douteuse.

Le run Bendis-Maleev magnifie cet art de la lose. D'abord en tournant le dos à l'univers bariolé des super-héros (repris par le trop décrié duo Smith-Quesada) pour basculer dans le polar noir. Et nous donner ce qu'on aime chez Daredevil: qu'il en prenne plein la gueule. Déjà abandonné par ceux qui l'aime, laissé à moitié fou et brisé par Frank Miller/le Caïd dans "Born Again", on se délecte à l'idée de voir le nouveau chemin de croix de ce catho irish bien sous tous rapports. Meurs donc, Murdock!

A peine remis de la perte de son second amour, buté par ce ventripotant de Kevin Smith, ce bandit de Bendis crucifie son handicapé. JJ.Jameson se prend pour Mireille Dumas et hurle bas les masques. La population de Hell's Kitchen, un peu neuneu, ne pige rien au fait que DD se proclame caïd à la place du Caïd et veut manger tout cru l'avocat Murdoch. Esprits malins, les méchants (qui sont super vilains mais pas bien méchants) leur en donne pour leur argent, un ex-cador de l'ère préKingpin, exhibant un steak Dare-Dare sans masque à une populace sous le choc.

C'est généreux, adulte dans les dialogues, et SURTOUT la collaboration Bendis-Maleev se déploie dans la durée. Le duo réussi à alterner petite et grande histoire comme dans le segment "Je suis ton dieu" où Daredevil/Murdock reste littéralement en retrait et laisse la parole à une population traumatisée par les aventures de dédé. Tout simplement le meilleur run Marvel depuis la saga du Phoenix noir?
Marius
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Comics d'office, , Top 10 Bendis - le chauve qui peut, Les meilleures histoires de Daredevil et Les indispensables chez Marvel Comics

Créée

le 23 mars 2011

Modifiée

le 23 août 2012

Critique lue 937 fois

8 j'aime

22 commentaires

Marius

Écrit par

Critique lue 937 fois

8
22

D'autres avis sur Daredevil by Brian Michael Bendis & Alex Maleev Ultimate Collection, Book 1

Du même critique

The Dark Knight Rises
Marius
4

Bane à ordures

Jusqu'alors DKR signifiait, pour le geek averti, Dark Knight Returns. Une oeuvre majeure dans la bibliothèque de Batman. Quelque chose d'adulte et de complexe. Tout ce que n'est pas TDKR. Qui n'est...

le 19 juil. 2012

121 j'aime

130

The Artist
Marius
1

La blague américaine

En terrain conquis. Le mec de "la Classe américaine" à Cannes? Ça clignotait de partout: ce film est fait pour moi. 5h34 plus tard (en réalité, le film est un poil moins long), j'avais l'impression...

le 15 mai 2011

106 j'aime

66

Melancholia
Marius
10

Melancholia and the infinite sadness

Bon, Lars von Hitler à 8 heures du mat, c'était pas gagné (qu'est-ce qu'on ferait pas pour voir des films danois avant les autres)... Mais se réveiller devant un astre sombre, sombrer avec ces jeunes...

le 18 mai 2011

105 j'aime

23