Melancholia and the infinite sadness
Bon, Lars von Hitler à 8 heures du mat, c'était pas gagné (qu'est-ce qu'on ferait pas pour voir des films danois avant les autres)... Mais se réveiller devant un astre sombre, sombrer avec ces jeunes femmes tristes, se perdre devant cette intro wagnérienne sur fond de Brueghel ou Bosch, qui évacue la question de la fin du monde pour se recentrer sur des drames humains.
Enfin de la SF intimiste et poétique qui sert de charpente à un personnage, en l'occurrence Justine (Kirsten), newly wed malade dans sa tête, mélancolique à en crever, qui ne trouve un semblant de paix intérieur qu'au moment du souffle final.
Enfin de la SF intimiste qui laisse la place à une hystérie familiale, qui me rappelle les déglingos de "Festen" (et tant pis si cette référence ne plait pas à la péquena Azoury).
Kirsten (au talent de transformiste toujours incroyable - belle à croquer, elle se transforme en laideron le plan suivant) et Charlotte (incarnation de la douceur, la bienveillance et la normalité inquiète) sont magnifiques. Kiefer est désarmé. Et les tableaux pré-apocalyptique désarmant, en même temps qu'ils règlent le problème de la fin et désamorcent toute tentation Malickienne du toujours plus.
"Je dis seulement que je comprends Lars. Il n'est pas vraiment un brave type, mais je comprends beaucoup de lui et je sympathise un peu avec lui."