Daredevil: End of Days par UnPoilGeek
Il est très rare, voir quasiment impossible, de voir un super-héros mourir. C'est encore plus vrai s'il s'agit d'un personnage de l'univers Marvel ou DC Comics. Aucune de ces deux boites n'ont osé se débarrasser de manière définitive d'un de leur personnage emblématique. Ainsi, lorsque l'un deux tombe au combat, il finit par revenir, le plus souvent de manière totalement capillotracté, au bout de quelques années.
Il arrive cependant qu'un gros éditeur accorde une carte blanche total à un auteur, à l'occasion d'une mini série que la continuité de l'univers ne prendra pas en compte. L'auteur en question, c'est Brian Michael Bendis, qui pour le compte de Marvel, nous propose une mini série en huit épisodes intitulé Daredevil : End Of Days. Un récit dans la même veine que son run sur la série principale de Daredevil qui s'est étendu sur plusieurs années.
L'histoire commence sur un brutal affrontement entre Daredevil et Bullseye, l'un des ennemis juré du héros au costume de diable. Un duel acharné où le tueur psychopathe va littéralement devenir fou de rage après que Daredevil lui ai murmuré le mot «Mapone». Dans son incontrôlable folie meurtrière, Bullseye tue violemment le super-héros, avant de prendre la fuite sans demander son reste.
Choqué par cet horrible drame, le journaliste du Daily Bugle Ben Urich, qui connaissait personnellement Daredevil depuis de nombreuses années, se décide à mener sa propre enquête. C'est seul qu'il va se lancer dans la reconstitution des dernières heures du super-héros décédé. Afin de savoir ce qui a conduit à cet ultime affrontement. Mais s'il veut savoir pourquoi Bullseye a fini par craquer, Urich va devoir se rendre dans les pires coins de Hell's Kitchen. Rencontrer les pires crapules qui habite ce quartier. Apprendre la véritable signification du dernier mot de son ancien ami. «Mapone».
End Of Days se présente donc comme un pur polar noir, un genre qui colle à merveille au personnage et que Bendis affectionne beaucoup. Cette enquête bien rythmée, mené par Ben Urich, prend aux tripes, et découvrir les versions alternatives de certains personnages de l'univers Marvel est vraiment sympa. En effet, ayant eu carte blanche, l'auteur se permet de sortir beaucoup de personnages de leur statut-quo habituel.
À l'occasion de cette mini série, Bendis est accompagné de plusieurs dessinateurs. David Mack, Klaus Janson, Alex Maleev et Bill Sienkiewicz joignent donc leurs crayons pour un résultat très beau à voir. Bien que leurs styles soient différents, cela ne gêne à aucun moment la lecture. Chaque dessinateur s'occupe d'une période différente de la vie de Daredevil sur laquelle Urich enquête. Cette petite astuce permet de distinguer de manière instantané les différents flash-back du récit et de ne pas être embrouillé.
Tous ces aspects font de Daredevil : End Of Days, une mini série très agréable à lire. Elle est également facilement abordable pour une personne ne connaissant pas plus que ça l'univers Marvel puisque la majorité des personnages qui y font une apparition ne sont soit, pas important dans l'ensemble de l'univers, soit des versions alternatives que même les connaisseurs n'ont jamais vu avant.
Je tiens tout de même à signaler une erreur au niveau de l'impression du premier tome. Une double page c'est retrouvé mal positionné, résultat, le lecteur doit tourner et retourner la page plusieurs fois afin de la lire correctement. Espérons qu'une réimpression qui corrigera cette bourde arrive d'ici quelque temps.
Daredevil : End Of Days est donc disponible en deux tomes aux éditions Panini Comics, dans la collection 100% Marvel.