Après avoir vu Pacific Rim, aussi bien fait soit-il, on ne pouvait que penser à Neon Genesis Evangelion même si le film de Guillermo Del Toro ne soutenait pas la comparaison de l'oeuvre de Yoshiyuki Sadamoto, animé par Hideaki Anno en 1998 (engloutie en 1 week-end à l'époque).
En lisant la 4ème de couverture de Dawnrunner, on ne peut que penser aux deux réussites mentionnées ci-dessus.
Un portail, des extraterrestres monstrueux et disproportionnées appelés Tetza, les Iron King, robots organiques gigantesques conçus et armés pour les combattre et pilotés grâce à une connexion psychique entre l'homme et la machine, n'en jetez plus, on se dit que Ram V et Evan Cagle nous ont pondu une pâle copie d'histoire de méchas VS kaijus.
Et bien non !
Le trait d'Evan Cagle est à saluer dès les premières planches pour donner vie à cette histoire. A travers une introdution très filmique, le dessinateur que je découvre ici présente notre héroïne principale entre les annonces d'un show télé à la ferveur contrastant immédiatement avec l'idée qu'on pouvait se faire de la situation. Faisant déjà résonner dans notre tête les notes de musiques imaginaires et grisantes d'une symphonie guerrière, on plonge dans ce Dawnrunner à pieds joints et on restera attaché à chaque vignette qui rend parfaitement compte du scénario malin de Ram V. Si je n'ai lu aucune de ses histoires dans les univers D.C. et Marvel, le bonhomme m'avait déjà subjugué avec These Savage Shores en 2019 et il réussit à se positionner à mi-chemin de ses prédécesseurs dans un contexte différent. Je n'en dirais pas beaucoup plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte d'une oeuvre qui réussit malgré les similitudes avec ses ainés et quelques stéréotypes, à proposer quelque chose de différent.
En jouant sur la force du divertissement dans une situation extrême et en s'attachant à ses personnages autant qu'à ce monde dans lequel ils tentent de les faire évoluer avec leurs félures, Ram V et Evan Cagle réussisent à proposer un comics prenant et surprenant où les matières artificielles et organiques prennent de plus en plus de place à mesure que l'on plonge dans l'intimité des personnages. Un vrai plaisir de lecture.