Daytripper, au jour le jour est un bijou. Intemporelle. Déjà. Difficilement classable, déjà inclassable, le résumer, le présenter est en fait mission délicate. On pourrait trop en dire, ou pas assez. Le présenter imparfaitement au point de ne pas rendre hommage à cette merveille que Daytripper est.
Car sous son postulat assez classique de raconter des morceaux de vies finalement assez banales : la naissance, l'adolescence, le premier amour, le premier voyage, l'absence, le travail...tout ce qui fait la vie, Daytripper est une poésie fabuleuse. C'est une fable formidable de la vie, de la mort et de l'existence humaine. Un vent de fraicheur profondément humaniste qui nous rappelle la richesse de la vie et sa fragilité. Chaque chapitre étant un morceaux de l'existence de Bràs, Daytripper utilise un procédé déjà abordé dans certaine critique, je préfère le laisser à la découverte (même en 2015, oui). Mais ce procédé redonne sans cesse un intérêt pour l'histoire d'après. L'idée est originale, créative, authentique, novatrice, atypique, anticonformiste...elle est géniale cette idée bon sang.
Visuellement, Daytripper est coloré, lyrique, sensible et touchant. Les décors sont magnifiques, c'est d'une épopée dans un Brésil vivace et créatif. Les visages, les émotions et les ressentis sont formidablement bien transmis par les dessins et les couleurs des auteurs. Les expressions des visages suffisent parfois à tout comprendre.
C'est finement écrit, suffisamment humain pour toucher tout le monde, suffisamment créatif pour provoquer l'imaginaire de chacun. Chaque page est un plaisir à lire et à regarder. Chaque page, nous rappelle, qu'à un moment, Daytripper devra se terminer, car même les plus belles histoires ont une fin. Et, c'est quand cette dernière page est tournée que Daytripper prend cette envergure chef d’œuvresque sur cette dernière étendue de vie. Car à ce moment, on le sait, on vient de lire quelque chose de puissant, de rare, mais surtout humain.