Un wonderland qui dépote !

Attention, risque de spoilers !!!!

Juger Deadman Wonderland sur un ou deux tomes est une grave erreur. Les évènements liés aux trois premiers permettent de planter le décor et les personnages les plus importants de l'intrigue de manière relativement clichée. Mais tout s’accélère considérablement a partir du tome quatre, là où de nouveaux méchants font leur apparition, et où, accessoirement, l'intrigue prend un peu plus d'ampleur. A partir de là, les évènements et les révélations s’enchaînent de façon spectaculaire, entre des bastons relativement bien foutues où l'hémoglobine coule a flots. Deadman Wonderland étant un shônen (ou alors un yong-seinen, j'hésite...), les répliques du genre "je te protégerais" ou encore "je dois devenir plus fort" fusent dans tous les coins, mais ne gâchent en rien l'aspect dramatique de la série. Car si le passé de certains protagonistes sont tirés par les cheveux, d'autres sont au contraire extrêmement touchants et cruels. N'oublions pas que l'histoire se déroule dans une prison excessivement malsaine où les prisonniers sont exposés comme des bêtes de foire devant un public qui se délecte des épreuves souvent mortelles que ces derniers doivent remporter pour rester en vie, et que par conséquent, les personnages principaux et secondaires que nous suivons tout au long de la série ont bien des raisons de se passer la corde au cou. Cependant, en bons héros de shônen (ou de yong-seinen, décidément, je ne sais pas sur quel pied danser avec cette série) qu'ils sont, ils surmontent chaque obstacle la tête haute, et avec une classe monstre, s'il-vous plaît. Ce qui différencie ce manga des autres productions de ce genre, c'est que les personnages agissent souvent en solo, et comptent très peu sur leurs camarades pour leur venir en aide. C'est la loi du plus fort qui domine, même s'ils apprendront petit a petit que le travail d'équipe, quand on est confrontés a des gros-méchants pas beaux aussi ravagés que ceux qui les manipulent dans l'ombre, c'est mieux. En parlant de psychopathes, et c'est là où Deadman Wonderland frapper fort, les "gentils" sont le plus souvent aussi frapadingues que les "méchants". A l'instar d'un Mirrai Nikki (qui est une très bonne série elle aussi), les principaux protagonistes (éxépté Ganta, le héro principal) sont totalement perturbés psychologiquement, sans être complètement insensibles aux sentiments d'autrui ou inconscients du danger. Et dans la catégorie "complètement frappée du bocal avec une double personnalité qui dépote et qui fait bien flipper", Shiro, l'amie de Ganta, remporte la victoire haut la main. Aussi attachante qu'inquiétante, la belle aux cheveux d'argent et aux yeux rouges ne cesse de nous surprendre de chapitres en chapitres avec son passé pour le moins chaotique, ses répliques qui font mouche quand elle passe du mode "tout mignon" a celui de "Berseker", et les raisons de son comportement troublant envers ses camarades, et sa "coolatitude" évidente quand elle libère ses pouvoirs de Deadman. A elle seule, elle constitue le point central de l'intrigue, ce qui lui donne une importance non-négligeable et qui parvient même a faire de l'ombre a Ganta, qui se dévoile pourtant de plus en plus a fur et a mesure que les tomes passent.

En bref, Deadman Wonderland est une très bonne série, qui ravira les amateurs de shônen comme les autres, pour son côté dérangé, ses combats originaux (utiliser son sang comme arme, il fallait oser) et ses personnages attachants au possible (Shiro en tête de liste, surtout en mode "bad-ass"). A ne pas mettre entre toutes les mains, tout de même. Y'a des moments qui sont excessivement violents (arrachage d'yeux sans aucune censure... j'en ai l'estomac tout retourné).