Deadpool est extrèmement populaire ces derniers temps, pas mal pour un personnage crée à la va-vite il y a 20 ans. Les séries, régulières ou limitées, se suivent, sans oublier des apparitions chez d'autres aventures de costumés ou dans un certain film sur un canadien griffu et dans un jeu-vidéo de castagne.
Mais à trop vouloir capitaliser sur le succès du mercenaire le plus dingue qu'il soit, Marvel commet quelques impairs, comme ces cinq numéros qui font office de prélude à sa nouvelle série.
Dans cet album français qui regroupe ces cinq aventures, Deadpool, pour contrer une obscure menace cosmique, recrute quatre autres versions parallèles de lui-même : Lady Deadpool, Kidpool, Dogpool et Headpool. Puis, le dernier épisode leur demande de réaliser un test pour prouver que, mince quoi, ce ne sont pas des petits joueurs.
Les quatre premiers épisodes présentent donc les versions parallèles, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela ne donne pas plus envie de les connaître. Les histoires n'ont quasiment aucun intérêt, et seule celle de Dogpool relève, d'un bon coup, le niveau. L'action est plate, l'humour ne passe pas, c'est pas terrible. C'est même fade, et Headpool en est un bon exemple. Cette tête de zombie, héritée des Marvel Zombies, qui mordait tout ce qui bouge a perdu de son mordant, au sens propre comme au figuré.
Chaque épisode est illustré par un artiste différent, dont la plupart sont là seulement pour arrondir une fin de mois qui devait être difficile. Rob Liefield ou Whilce Portacio, les plus connus, qui sont les dessinateurs des deux premiers one-shots, ne se sont pas foulés. Cela s'arrange par la suite pour les deux histoires qui suivent (avec celle sur Dogpool au sommet, brave bête, oui je me répète), avant de finir sur une note catastrophique. Le dernier épisode, réalisé en image de synthèse, rappelle les débuts de ces expérimentations visuelles dans les comics, avec une bonne dose de kitsch dans le choix des textures et des couleurs. M'enfin, c'est quoi ce merdier ?
Ce prélude est donc une catastrophe. Chaque one-shot nous présente une histoire dont on se moque puisqu'elle n'aura pas de liens avec la suite, et qui échoue en plus à nous intéresser au personnage en question. Le dernier épisode décrédibilise l'intérêt de les avoir réunis, tant leurs différences ne sautent pas aux yeux. Enfin, ce patchwork visuel, sans éclat, n'aide pas à s'immerger dans cet album.
Deadpool a connu bien d'autres aventures, mieux vaut en privilégier d'autres.