Le symptôme
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le 27 août 2022
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Kimetsu no Yaiba, Les rôdeurs de la nuit, Demon Slayer, les noms sous lesquelles ce titre est connu sont nombreux et sa parution ici fut cahotique. Revenons sur ce shonen boosté par son anime…
Demon Slayer a eu un parcours cahotique c’est le moins qu’on puisse dire. Si c’est un des récents succès du Jump qui depuis sa sortie en 2016, truste régulièrement les premières places des classements au Japon, ici le manga n’était pas très connu et populaire uniquement chez quelques fans. Et la raison tient en un mot –ou plutôt en un éditeur- : Panini !
Car quand Demon Slayer sort chez nous en 2017 (sous le titre Les rôdeurs de la nuit), il n’y a pas encore d’anime et les lecteurs francophones ont pour la plupart depuis longtemps cessé d’avoir confiance en Panini. Donc ils n’achètent pas et malgré ses qualités indéniables, le titre fait un flop et ne se vend pas. En mème temps y’a quasi zéro com’ sur le titre ce qui n’aide pas. Et le tome 4 prévu initialement pour mi 2018 ne sortira jamais…
Mais depuis quelques mois Panini fait un énième retour et à logiquement remis en avant Demon Slayer, surtout vu le succès et la demande suscité par l’anime. Panini choisi de ressortir tout depuis le début et avec le même titre que l’anime. Exit Les rôdeurs de la nuit et place a Demon Slayer. Et donc nouvelle édition, nouveau logo et nouvelle ressortie en septembre 2019 pour le titre. Et cette fois, ça va plus loin que le tome 3. Pourvu que ça dure !
Bref, parlons du manga proprement dit.
Demon Slayer est un shonen issu du Jump avec tout ce que cela implique. Ceux qui suivent le blog régulièrement ont pu constater que je parle souvent de « recette » et de schémas classiques. Et avec Demon Slayer on est pile dedans ! C’est un pur produit du Jump avec tout ce qui en découle. Comme des personnages formatés ou un schéma d’évolution classique et prévisible. Dit comme ça, ça pue évidemment. Mais ceux qui suivent le blog savent aussi que dans un shonen Nekketsu tout ça est limite secondaire et c’est pas parce que la recette est connue et éprouvée que le résultat est dégueulasse. Comme en cuisine, ça dépend toujours de ce qu’on fait des ingrédients à disposition…
Et avec Demon Slayer on est dans du très bon ! Déjà l’ambiance globale mise en place est originale et bien maitrisée, avec ses légendes et mythes empruntées au folklore Japonais. Et même si les ingrédients utilisés sont ultra classiques, l’auteur arrive a sublimer la recette et livre un très très bon shonen.
Ici , ça monte crescendo, après la mise en contexte des persos et des lieux, des enjeux a gérer pour Tanjirō et de l’inévitable phase d’entrainement (avec un maitre mystérieux et réputé) au job de Chasseur de Démons. Et comme souvent avec un shonen Nekketsu, le gars a quelque chose de personnel en jeu qui le pousse a emprunter cette voie. Ici la sœur de Tanjirō changée en Démon. Et comme en plus le démon en question a tué toute la famille de Tanjirō, le gars a une histoire de vengeance à régler en plus de devoir trouver le démon originel qui a transformé sa sœur…
Et après la mise en contexte et l’entrainement, ça enchaine de manière tout aussi classique sur la formation de la team de Tanjirō et de la mise en place du 1er vrai arc.
Pourtant malgré ce classicisme et ce coté très Jump, on a ici affaire a un titre immersif, nerveux et très bien foutu qui alterne action et introspection, distille ce qu’il faut de mystère pour accrocher le lecteur, le tout servi par des personnages attachants et bien construits même si classiques dans leurs développements. Tanjiro n’est pas qu’un tueur de démons et malgré -ou a cause de- ses convictions, ça en fait un personnage relativement complexe, qui suscite questionnement et réflexions. Car les démons sont t’ils forcément méchants ou simplement n’ont t’ils pas le choix? Après tout la plupart n’ont pas demandé a être dans cet état et tous n’ont pas les moyens de lutter contre leurs pulsions. D’ailleurs les tuer est vraiment la seule solution?
Tout cela rend évidemment le manga plus intéressant et plus profond qu’un simple shonen…
Et c’est ça le plus important avec ce genre de shonen très classiques; que tous les ingrédients fonctionnent ensemble pour servir efficacement le titre avec ce « je ne sais quoi » qui pousse plus loin. Ce qui est clairement le cas ici! La mise en place est super efficace et claire, les enjeux aussi et dans une ambiance qui elle est originale et qui prend place dans un Japon de l’ère Taishō (1910-1926). Le tout servi par un dessin vraiment pas dégeu, une narration fluide et rythmée. Un cocktail efficace en gros !
Niveau édition, pour cette version, Panini à changé d’imprimeur et ca se voit ! Papier bien blanc et impression nette et bien noire ce qui nous change de leurs « torchons » habituels. Pourvu qu’il garde cet imprimeur.
En résumé , un titre aux ingrédients très classiques mais sublimé par une bonne histoire bien rythmée et qui ne traine pas, de beaux affrontement et ce qu’il faut de background et de mystères pour avoir une base solide. Et le succès du manga ( plus de 10 millions d’exemplaires vendus au Japon) et de son anime ne font que confirmer tout ça !
Alors amateurs de bon shonen, passez pas a coté vous le regretteriez…
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Créée
le 24 avr. 2020
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