Une série qui aura été gangrenée par les titres Batman

Avec le précédent tome, le quotidien et le statu quo de Nightwing ont bien changé ! Adieu Gotham City et bonjour Chicago ! Et quoi de mieux pour démarrer une nouvelle vie que de faire mettre derrière les barreaux le meurtrier de ses parents ? Notre jeune héros pouvant dès lors se concentrer sur son avenir dans cette nouvelle ville.
Mais si je trouve l’idée de base intéressante, essayer de donner un peu d’intérêt à ce personnage étouffé par l’ombre de Batman, son mentor, j’espère que Kyle Higgins saura, dans ce cinquième tome, nous proposer quelque chose d’inédit, de nouveau, de frais. Tout simplement d’utiliser ce nouveau statu quo pour de la nouveauté.


En quittant Gotham City pour s’installer à Chicago, Dick Grayson pensait faire une croix sur son ancienne vie et pouvoir repartir sereinement de zéro. Mais l’un de ses « vieux amis », le Chapelier Fou, est là pour lui rappeler que la distance ne dissipe en rien les fantômes du passé. Pour venir à bout de ce « démon » supplémentaire, Nightwing devra se résoudre à une alliance des plus surprenantes et ainsi faire la paix avec lui-même.
(Contient les épisodes #25 à 30 et Annual #1)


Ce cinquième tome de Nightwing commence avec un épisode lié à ce qu’il se passe dans la série-mère Batman, coupant de nouveau l’élan de Kyle Higgins sur sa série. Et cette fois-ci, c’est Year Zero qui s’incruste. Nous nous retrouvons avec un épisode sur la jeunesse de Dick, ayant encore ses parents, lors d’une sortie au cinéma, seul, sans l’accord de ses parents alors que le black out démarre ! Rien de bien passionnant, puisqu’on y suit un Dick Grayson illustrant à merveille le fils unique centre de toutes les attentions. Mais cette fameuse nuit va lui ouvrir les yeux.


Après un annual où notre héros et Batgirl réalisent que ce ne sera jamais le bon moment, Nightwing est de retour à Chicago ! Et aux deux colocs (Michael, avec qui l’entente est parfaite, et Joey, avec qui cela est plus compliqué) Kyle Higgins rajoute la petite Jen, petite fille fort attachante qui va découvrir un secret et vivre une expérience qui va énormément la rapprocher de Dick. De manière générale, j’aime beaucoup ces nouveaux personnages secondaires que nous propose Higgins, ils permettent à Dick Grayson d’avoir un peu de temps de parole vis-à-vis de Nightwing et offre une véritable vie sociale au personnage.


Quel dommage que ce travail sur de l’inédit ne se répercute pas sur les ennemis qu’affrontent Nightwing dans l’arc « Dernier Envol » ! On se retrouve avec des méchants de Gotham qui comme de par hasard décident, au même moment que Nightwing, de venir faire un tour à Chicago. Dick se retrouvant à combattre le Chapelier Fou et Zsaz ! Rien d’inédit donc, et rien de bien passionnant. On retombe dans le classique. Dommage, les aventures de Nightwing sont ainsi bien moins intéressantes que la vie de Dick Grayson.


Chicago et Dick c’est une histoire qui roule, si la vie civile du héros est plus passionnante que celle du super-héros, le tout est plutôt intéressante à lire. Kyle Higgins a su donner un nouvel élan à son personnage et j’avoue me prendre au jeu et attendre la suite. Mais voilà, depuis le début du titre version New52, Kyle Higgins n’a eu de cesse de souffrir des grosses sagas issues de Batman, voir de la Justice League. Et l’arrivée de Forever Evil a obligé à donner une autre orientation à Dick Grayson. !
Si ce fameux épisode #30, paru dans Batman Saga #35 mais dont je tairais l’ultime rebondissement se voit « polluer » par Forever Evil et ses retombés, on comprend à la lecture de ce tome qu’on est loin de ce qu’avait sans doute prévu Higgins pour le premier protégé de Batman. Et c’est vraiment dommage !
Ce tome #5 est donc le dernier tome pour Nightwing, mais le premier de Grayson arrive bientôt, toujours par Higgins. Cela s’annonce prometteur, mais ça n’enlève rien au fait que je suis déçu de voir tout ce travail piétiné du pied par les « grands » scénaristes de DC.


Graphiquement, c’est plutôt sympathique dans l’ensemble mais rien de non plus fantastique. J’aime beaucoup Will Conrad et son travail sur les ombres mais cela reste du sous Mike Deodato Jr. Idem pour Russell Dauterman qui fait du sous Olivier Coipel. Certes assez jolie, mais aucune identité graphique, les styles étant tous trop différents.


Bref, ce dernier tome de Nightwing n’est pas mauvais, loin de là. Et après l’excellent travail sur le cirque Haly, j’étais très fan de redémarrage à Chicago. Malheureusement, depuis qu’Higgins s’occupe de cette série estampillée New52, son élan créatif est bloqué par les événements extérieurs à son héros dans les autres titres poids lourds de DC Comics. Comment un personnage comme Nightwing peut-il prendre véritablement son envol alors que son scénariste n’est pas réellement maître de son destin ?

Romain_Bouvet
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le 18 juil. 2015

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Romain Bouvet

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