Les Tuniques Bleues à maturité
Excellent cru ! Retour de Lambil aux pinceaux après les deux albums-hommages à Salvérius, et retour d’un scénario inspiré de faits réels : Mathew B. Brady et l’apparition de la photo de guerre, avec le Président Lincoln en guest-star. Cette fois Cauvin arrive à faire du neuf sans introduire de mutation improbable depuis le 22ème de cavalerie vers l’artillerie ou la marine, et cette onzième aventure s’en porte d’autant mieux !
Cet album est surtout l’occasion d’affiner les relations entre Blutch et Chesterfield : le quasi-retour de Blutch à la vie civile, lorsqu’il devient photographe, offre des scènes rafraîchissantes entre nos deux loustics, un retournement très bien exploité par Cauvin. Le scénario est d’ailleurs globalement bon et tient bien la route, notamment au niveau rythme, sauf quelques péripéties finales un peu ... improbables (au bas mot).
Ce onzième album voit aussi le retour d’Arabesque, le compagnon idéal pour un Blutch toujours prêt à feindre le mort.
Tant dans le scénario que dans le dessin, avec plusieurs albums derrières eux, Cauvin et Salvérius ont visiblement atteint leur rythme de croisière : ils peuvent maintenant jouer avec leurs personnages et en tirer le meilleur, comme le démontre cette onzième aventure remarquablement bien ficelée.