Detroit Metal City par Ninesisters
Vous savez, je pense, comment cela se passe : les grands éditeurs de manga, pour assurer leurs bénéfices, préfèrent se cantonner à ce qui marche d'habitude, même si pour cela ils doivent éditer des manga médiocres (voire pire) tant que l'auteur est connu ou qu'il s'agit d'une copie d'une série ayant fait ses preuves. Pour trouver des œuvres plus atypiques, il faut savoir regarder du côté des éditeurs plus modestes, qui s'ils font parfois eux-aussi dans la copie (plus mauvaise) de succès, osent lancer des titres hors-normes mais de qualité en espérant que le public suivra. Detroit Metal City s'inscrit clairement dans cette optique ; de la même façon que Aya Conseillère Culinaire l'année dernière, mais clairement pas dans le même genre. Pas du tout.
Soichi incarne Krauser, mais même s'il est heureux d'avoir un public, il ne crie surtout pas sous les toits qu'il se cache sous le maquillage du sulfureux chanteur. Il aspire à, un jour, reprendre sa vie telle qu'elle était avant d'intégrer DMC, et pour cela, il faut qu'il cache sa double identité – certains parleront de double personnalité tant il se métamorphose sur scène – à sa famille et ses amis. DMC est un manga drôle grâce aux deux univers que fréquente le personnage – celui où il affiche dans sa chambre des posters d'Amélie Poulain, et celui où il hurle des insanités – ainsi que par les situations délirantes et les choix terribles auxquels il sera confronté pour préserver son alias. C'est aussi une série sadique et crade, à l'image de la boss de Soichi, qui jouie en écoutant du Death Metal et ne vit que pour cette musique.
Detroit Metal City est un manga complètement hors-norme, surréaliste, aberrant, et parfois vraiment hilarant. Si vous en avez marre des séries formatées et des erzasts, tentez celle-ci pour voir.