Avec Dragon Ball (1984), Akira Toriyama pose les bases d’une saga légendaire qui commence comme une chasse au trésor rocambolesque et finit par détruire des planètes avec des rayons laser. C’est un manga qui a réinventé le shōnen, où l’innocence des débuts laisse place à des combats où chaque coup semble ébranler les fondations de l’univers… et nos tympans (merci, Kamehameha).
L’histoire démarre simplement : Son Goku, un garçon avec une queue de singe et une force hors du commun, rencontre Bulma, une jeune inventrice à la recherche des Dragon Balls, sept artefacts capables d’exaucer n’importe quel souhait. Ce point de départ bon enfant, parsemé d’humour et d’aventures improbables, évolue rapidement vers une épopée de plus en plus spectaculaire, avec des tournois d’arts martiaux, des voyages dans l’espace, et des méchants aux coiffures toujours plus extravagantes.
Goku est l’archétype du héros naïf mais incroyablement attachant. Sa passion pour le combat et sa bonté désarmante en font une figure qu’on ne peut qu’aimer, même quand il oublie des détails importants… comme le fait qu’il est censé protéger la Terre. Autour de lui gravite une galerie de personnages mémorables : Bulma, brillante et sarcastique ; Krilin, le meilleur ami un peu malchanceux mais fidèle ; et Piccolo, qui passe du statut de méchant reptilien à celui de baby-sitter galactique.
Toriyama jongle avec brio entre comédie et action. Les premiers arcs, avec leurs gags absurdes et leurs situations improbables (on ne regarde plus un nuage volant de la même façon après Kinto-un), sont une bouffée de fraîcheur. Mais à mesure que les combats deviennent plus sérieux et que les enjeux montent, Dragon Ball se transforme en une véritable machine à adrénaline, où chaque coup de poing est un événement. Le tout est servi par un découpage ultra-dynamique et des dessins qui, bien que simples, dégagent une énergie folle.
Cependant, l’œuvre n’est pas sans ses répétitions. Les arcs narratifs suivent souvent un schéma similaire : un nouvel ennemi surpuissant débarque, Goku s’entraîne (longtemps), et finit par exploser tous les compteurs de puissance. Si cela reste terriblement efficace, certains moments perdent un peu en surprise. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de Dragon Ball : on sait ce qui va arriver, mais on est toujours là pour voir comment Goku va surpasser ses limites.
Enfin, impossible de parler de Dragon Ball sans mentionner l’impact culturel colossal de l’œuvre. Toriyama a non seulement influencé des générations d’auteurs, mais il a aussi redéfini l’idée même de ce qu’un shōnen pouvait être : fun, épique, et accessible à tous.
En résumé, Dragon Ball est une aventure intemporelle qui, malgré ses répétitions et ses exagérations (parce que bon, une planète détruite, ça ne compte plus après la cinquième), reste une œuvre fondatrice du manga moderne. Akira Toriyama crée un univers où chaque page respire la passion et l’imagination, une épopée où les héros ne volent pas seulement… ils nous emportent avec eux. Un grand classique qui, comme un bon Kamehameha, traverse les générations.