Un synopsis de Toriyama versus cahier des charges de produit dérivé et travail de Toyotaro

Avant toute chose, je précise que je préfère l'ambiance de Dragon Ball Super à celle de Dragon Ball GT, l'un me hype malgré ses défauts, l'autre m'indiffère. Je préfère également l'animé Dragon Ball Super malgré tous ses défauts au manga de Toyotaro. Même avec les tournois qui n'ont pas vraiment de scénario pour eux, je trouve quelque chose de fascinant à cette invitation dans le monde des dieux de la destruction, des anges et de Zeno. Malheureusement, c'est sous-exploité.

Malgré des qualités évidentes dans les intentions du scénario, le manga Dragon Ball Super a beaucoup de défauts qui ne passent pas, ceux-ci deviennent de plus en plus prononcés au fur et à mesure de l'écriture du manga, et la comparaison qui veut que le manga soit plus cohérent et plus intéressant que la série, préjugé de puriste, a fait long feu. Mais, avant de ne s'intéresser qu'au seul manga, il faut un peu exposer aussi le problème bordélique des supports différents pour que le fan puisse découvrir l'histoire dans son ensemble : il doit voyager entre des films, une série animée et un manga qui ont des différences, mais aussi des informations inédites qu'on n'a pas ailleurs, et puis il faut ajouter à cela le problème des suites qui ne sont plus officielles (DB GT) et des éléments officialisés à la marge (le film avec le frère de Vegeta) ou vivement (le manga Jaco et pas seulement son bonus pour précision, tout le manga rentre dans l'histoire officielle).

Si Dragon Ball est un manga de Toriyama, sa première suite officielle (GT, gnangnan et poussive) était un animé conduit par d'autres personnes. L'échec relatif de cette suite qui avait d'importants défauts de conception a ouvert la voie à une répudiation et à une nouvelle suite officielle. Mais cette fois, c'est plus compliqué encore. Cette suite annule ce qu'il y avait dans Dragon Ball GT, tout en s'en inspirant parfois et en y faisant des clins d’œil (rituel de cinq saiyens pour créer tantôt un super Baby Vegeta, tantôt pour créer un super saiyen divin / Pilaf et sa bande apparaissent comme des vieillards dans GT, et là on fait l'inverse en les promouvant en tant qu'enfants rajeunis par un vœu mal exprimé auprès de Shenron dans Dragon Ball Super (la feinte, c'est qu'ils ont rajeuni à la place de Goku) / Le Trunks pré-adulte de GT se déguise en fille et ressemble vaguement à Mai lors d'un épisode, donc là on nous fait un enfant Trunks qui a pour petite amie Mai rajeunie dans Super). Donc, il faut connaître GT, suite officielle répudiée, pour apprécier certaines feintes de DBS. Ensuite, DB Super est une suite partagée sur plusieurs supports : deux films classés DB Z, une série d'animation, un manga et un film classé Dragon Ball Super. Pour ne rien arranger, les deux films DBZ, la série d'animation et le film sur Broly ont précédé le manga, mais désormais le manga aura l'antériorité pour l'arc sur le prisonnier de la patrouille galactique. On ne sait plus quel est le principal support canon, d'autant qu'il y a des variations dans l'histoire entre les supports. Ce n'est pas tout. Il y a des éléments indispensables à la compréhension qui ne se trouvent que dans les deux films Battle of gods et Revenge of F. La série n'explique pas le rajeunissement de Pilaf et sa bande pourtant nécessaire à la compréhension. Il faut avoir vu le film pour comprendre ! Le manga repousse cette explication dans un chapitre bonus qui, en volume, vient après le récit de Battle of gods. Du coup, on apprend après coup pourquoi ils sont rajeunis. C'est balourd, en plus même pas dans un chapitre considéré comme indispensable à la lecture. Nous ignorons si la série reprendra, mais elle risque de ne pas traiter le film sur Broly, ce qui ferait une deuxième lacune dans la série animée. Les films ne racontant pas toute l'histoire, il ne reste alors que le manga en incluant les chapitres bonus, mais... Le manga est censé suivre un récit chronologique. Or, il n'a pas raconté La Revanche de F, ni le film sur Broly. Il s'est contenté d'allusions et est passé à d'autres arcs. C'est hallucinant ! On lit la fresque épique des aventures de Goku et Vegeta dans Dragon Ball Super, puis tout d'un coup on nous dit d'aller voir sur d'autres supports, série ou films, ce que le mangaka n'a pas envie de raconter. Vu que le film Broly suppose déjà un retour dans le passé, difficile de croire que le mangaka pourra introduire le récit plus tard, on aurait deux flashbacks enchâssés. En plus, les chapitres bonus offrent l'occasion d'introduire d'autres informations importantes qui auraient été mieux à leur place dans les chapitres du manga lui-même : outre le rajeunissement de la bande à Pilaf, il y a surtout l'entraînement de Gohan dans la salle de gravitation chez Bulma pour expliquer sa force au tournoi contre Kefla.
Normalement, le manga devrait être la somme de toute l'histoire, et des informations importantes n'ont pas à être dans des chapitres bonus, chapitres bonus qui en prime viennent après l'action et le suspense.
Bref, tout cela est bordélique. Le manga n'est pas complet et les renvois à d'autres supports trahissent sa nature commerciale mesquine. Dans cet ordre d'idées, le manga contient plusieurs allusions au film Broly par exemple, et le film Broly officialise à son tour des récits qui n'avaient jamais été officiels jusqu'à présent et impliquent même des contradictions. L'histoire de Goku arrivant sur la Terre avait déjà été modifiée dans Jaco le patrouilleur galactique, elle est confirmée dans plusieurs supports de Dragon Ball Super avec les interventions de Jaco, avec ce que montre le film Broly, mais nous avons aussi droit à une officialisation problématique du film gag invraisemblable où Tarble, frère de Vegeta, dont la vie contredit le manga officiel, vient lui demander de l'aide.

Passons à un autre point. Les films Dragon Ball n'étaient jamais des histoires officielles, c'étaient des à-côtés. Avec Battle of Gods, les choses ont changé. Le scénario venait de Toriyama, ce qui doit expliquer qu'il ait été adapté en début d'une nouvelle série et que même le film suivant La Revanche de F se soit développé comme sa suite directe. Le film est très bon, à condition de ne pas le regarder comme une aventure épique avec du combat, mais comme un film de gags où tout est parodique. Toriyama renoue avec l'esprit du tout début de la série et il fait un très bon film. Le problème, c'est que les fans de la série pour les combats épiques n'ont pas apprécié. L'autre problème, c'est que, dans ce contexte de gags prédominants, Toriyama a boosté la force de Goku par un vœu et on a perdu l'idée du dépassement de soi. Désormais, le super saiyen divin fait partie de l'histoire officielle de Dragon Ball Super, mais il a une sorte d'origine non méritoire pour expliquer la nouvelle force de Goku, alors même qu'ensuite les entraînements reprennent. Pire encore, dans La Revanche de F, pour faire gag, on a l'idée que Vegeta n'a tellement pas supporté d'être laissé de côté qu'il s'est entraîné pour avoir lui aussi le super saiyen divin, sauf qu'ensuite il stagne à nouveau dans l'ombre de Goku. Cette promotion sortie de nulle part rend toute la série invraisemblable. Ceci est aggravé par les tournois où, sans raisons valables, Gohan, Krilin, Tortue Géniale, C-17, C-18, d'autres saiyens, sont rapprochés de la force de Goku et Vegeta pour ne pas que nos deux héros explosent tout le monde en quinze secondes. Quant au boost de force de Freezer, il a été mal conçu. Freezer dit ne s'être jamais entraîné et il s'entraîne le temps de devenir plus fort, il échoue et meurt, mais ressuscité après le tournoi entre les univers qu'est-ce qui l'empêche de s'entraîner à nouveau et de surclasser définitivement Goku et consorts. L'autre truc mal posé, c'est qu'il a débloqué un équivalent du super saiyen en devenant Golden Freezer, sauf que ce n'est qu'après-coup que Toriyama et la Toei ont compris qu'ils auraient dû scénariser que Freezer avait cherché à percer ce secret. Sur une tour tokyoïte, un film promotionnel invente une histoire inédite où Freezer dit chercher le secret des saiyens, le trouve et se transforme en Golden Freezer : on aurait aimé avoir cela dans l'histoire officielle.
Battle of gods aurait dû rester un à-côté, il n'aurait jamais dû entrer dans la série officielle à cause du super saiyen divin trop facilement acquis qui fait qu'on se désintéresse du devenir en force de Goku. Il aurait fallu relancer la série avec un scénario inédit incluant sans doute Beerus, mais en évitant le super saiyen divin. Le film La Revanche de F ne devait pas être officialisé pour deux raisons : le super saiyen divin non justifié de Vegeta est la raison principale, mais le récit a une structure de film passe-partout qui jure dans la suite de l'histoire officielle. Là encore, il aurait fallu réinventer une façon d'introduire un Golden Freezer. Avoir voulu canoniser deux films qui ont une logique de film, ce fut une sévère erreur. Quant au tournoi avec l'univers 6, c'est une erreur aussi, dans la mesure où une partie des combats sont du remplissage, il n'y a que les combats contre le Freezer de l'univers 6 et les combats contre Hit qui sont justifiés. Le combat de Vegeta contre le saiyen de l'univers 6, c'est du gag vite fait en passant. Botamo et la créature en métal, c'est aussi inspiré que le tournoi de Goku dans l'au-delà noyé dans une piscine...

Le manga est supposé être scénarisé par Toriyama et dessiné par Toyotaro. S'il est indéniable qu'une partie du scénario a été pensé par Toriyama, il n'est pas pour autant le véritable scénariste du manga Dragon Ball Super, ce qui ressort clairement de la comparaison entre les supports. Toriyama a scénarisé Battle of gods, La Revanche de F et le film sur Broly à l'exception du long combat final qui n'est pas de lui pour plusieurs raisons (reprises des films antérieurs, manque d'imagination flagrant, style de combat bourrin sans temps mort, anomalies du scénario par des gens qui s'en foutent, déclarations expresses de Toriyama pour dire qu'il est désolé, mais les combats ce n'est plus pour lui). Pour les deux tournois, Toriyama a créé un synopsis pour quelques passages. Pour l'arc Black Goku, Toriyama n'a là encore fait que produire un synopsis, qui n'était que plus étoffé que ceux pour les tournois. Les différences considérables de la série et du manga prouvent que Toriyama n'a produit que des résumés. Or, Toyotaro n'a pas repris les histoires La Revanche de F et Dragon Ball Super : Broly. Pour Battle of gods, il s'agit d'une adaptation un peu speedée du film de Toriyama. Pire encore, vu le décor, il a adapté les épisodes de la série qui étaient une adaptation un peu infidèle du film lui-même (c'est dire, il adapte la série pas le film original de Toriyama, vous voyez où nous en sommes !). Pour les tournois et l'arc sur Black Goku, il prend ses aises et brode largement, cela a tourné en catastrophe scénaristique dans le cas du second tournoi, celui entre les huit univers. Précisons que pour le tournoi avec l'univers 6, les risques étaient moindres, il fallait juste créer les deux premiers combats. Pour le reste, le synopsis encadrait bien l'histoire au vu du déroulement parallèle de la série et du manga.
En tant que dessinateur, Toyotaro n'est pas digne de remplacer Toriyama. Sa mise en page est désastreuse. On a aucun plaisir à voir défiler ses dessins. Il n'a pas le sens du rythme des cases, aucun sens de l'image qui fait un impact sur le lecteur. Il ne sait à aucun moment bien mettre en scène un combat. Pour lui, un combat, c'est deux personnes qui donnent des coups, l'un morfle, l'autre domine, puis ça s'inverse, parfois ça s'équilibre. Il n'y a rien à lire dans ses combats : il ne sait pas exprimer la ruse, la détermination au combat, le martyre, le dépassement de soit, l'effet d'emphase d'une attaque, etc. Il ne met aucun suspense, aucune vie dans les combats.
Son autre défaut majeur, c'est les têtes inexpressives des personnages, défaut qui pourrit aussi les combats, puisque le héros aura une tête passive, une tête de con pendant les moments épiques au lieu d'avoir un regard ferme, de bonnes mâchoires serrées, une position qui en jette. Toyotaro essaie de temps en temps, forcément, d'offrir des poses qui le font, mais elles ne procurent pas l'impression de héros épiques qui se battent, elles font petit garçon fier d'être en ski aux sports d'hiver, on a du Gohan qui fait ouais je vole, je vous impressionne hein. Le summum est atteint avec les têtes de Goku, Gohan et Moro rajeunis. Goku a une tête de con, une tête qui semble dire "qu'est-ce que je fous là?" Il a l'air d'être un gentil spectateur de passage. Cela se retrouve sur la tête de Gohan et, alors que Moro était apparu comme une création physique saisissante, Moro rajeuni a lui aussi très souvent une tête un peu niaise et stérile qui évidemment enlève tout son charisme de super méchant.
Moro, comme Beerus et d'autres, est à l'évidence une création de Toriyama. Il doit même s'agir d'une reprise d'esquisses très anciennes, car Moro a une tête à la Piccolo dans le dessin des yeux et le contour du crâne et des mâchoires, tout en rappelant les vieux dessins de taureau (transfo de Oolong) et de bouc (voir le début de Dragon Quest : la quête de Dai qui forcément s'inspire du bestiaire de Toriyama pour le jeu vidéo) de Toriyama dans les années 1980. Malheureusement, le Moro rajeuni semble une création de Toyotaro en comparaison. On est passé d'un physique fascinant à un truc un peu médiocre.
Toyotaro reconnaît dans une interview en ligne (vidéo consultable) qu'il a du mal avec les combats et le summum fut atteint avec le combat en hors champ entre Gohan et Kefla tous deux éjectés hors de l'arène à bout de forces. On n'a rien pu en suivre, alors que ce fut le second combat le plus important du tournoi dans ce manga, après celui final de l'univers 7 contre Jiren. Toyotaro a raté d'autres combats ou imaginé des fèves comme Tortue Géniale un instant à jeu égal avec Jiren.
L'autre immense défaut de Toyotaro, c'est qu'il n'arrête pas de faire des clins d’œil à d'autres œuvres, à d'autres dessins, et il reprend même les anciennes cases du manga. C'est une machine à faire des clins d’œil automatiques, ce qui n'a aucun intérêt et ce qui montre bien qu'il n'a aucune imagination, et en plus il le fait mal dans tous les cas, c'est du plaqué, du réchauffé, et même si on ne prend pas en compte le rappel : chez Toriyama ça matche, pas chez Toyotaro, parce que mise en page, progression du récit, pertinence du choix à ce moment-là, développements bien marqués ne sont pas à la hauteur, etc.
Toyotaro s'en sort mieux dans les gags, mais c'est très appelé la plupart du temps. Jaco passe par là, allez hop une petite blaguounette qu'on voit venir de loin. Les blagues font rire, je ne dis pas, mais on sent le côté mécanique de leurs insertions. En plus, les blagues se font au détriment de la cohérence psychologique des personnages. La psychologie est sommaire dans l’œuvre de Toriyama, et ce n'est pas un défaut, l’œuvre est prévue pour, mais les personnages sont eux-mêmes, crèvent l'écran ou la page par ce qu'ils sont.
Toyotaro ne dessine pas du tout comme Toriyama qui a des imitateurs beaucoup plus percutants et fidèles, notamment Garow Lee, même si son manga sur un personnage lamba réincarné en Yamcha n'est pas top, et Youngjiji.

Dans la mesure où il écrivait son manga après une série qui n'avait pas eu le temps de digérer le synopsis de Toriyama, Toyotaro a donné l'illusion un certain temps de faire du bon boulot, crédible, plus cohérent, etc. En réalité, il profitait des retours sur la série et d'échanges qui s'ensuivaient avec Toriyama qui lui aussi faisait des remarques après-coup. Il a effectivement été plus cohérent sur les transformations en super saiyens, etc. Ceci dit, outre qu'il n'a pas traité deux arcs (La Revanche de F et le nouveau Broly), son arc Battle of gods est fade et expéditif. Son arc du tournoi contre l'univers 6 peut tenir la route face à une série qui s'est un peu lâchée dans certains combats, les premiers de l'ours mou et du monstre de métal qui crache le feu, mais la série a le mérite d'être excitante, ce que n'est jamais le manga. Très décrié, le tournoi des huit univers dans la série a beaucoup de moments réussis, bien excitants, même si tiré en longueur il a plein d'abus. En revanche, le manga n'est jamais intéressant dans ce qu'il raconte du tournoi.
Toyotaro s'en est pas trop mal sorti sur l'arc Black Goku, toujours parce qu'il a profité des retours sur la série, sans doute aussi parce que Toriyama avait un peu repris des idées à un fanmanga de Toyotaro lui-même, ce qui devait être motivant. Il faut noter que fidèle à son procédé du clin d’œil Toyotaro reprend une scène fascinante du film Cent mille guerriers de métal qui lui a permis de dépasser pour une fois la beauté épique de la série, mais cette scène était expédiée dans le film et ici si elle ne l'est pas on reste frustré que Zeno en soit la solution. On en reste au rêve d'avoir un jour une suite efficace à cette apparition par réduplications d'une masse d'ennemis surpuissants que Goku et quelques autres devraient gérer. On pourrait partir sur une histoire longue. Qu'est-ce que c'est frustrant de ne pas y avoir droit !
Passons enfin à l'arc Moro en cours. Je vais mettre mes remarques sous un cache pour éviter de tout en spoiler. Cet arc n'appartient pour l'instant qu'au manga, il offre de l'aventure, une histoire suivie et non simplement du combat, il y a un enjeu, il y a du danger pour la Terre et pour tous nos héros, Goku est dépassé par la situation, etc. Mais, pourtant, c'est très mauvais, même quand les fans qui suivent cela de près ont prétendu que c'était du bon Dragon Ball à l'ancienne.
Mes explications ci-dessous.

Tout cela est fort dommage. Evidemment, c'est d'autant plus regrettable que l'idée des dieux de la destruction, des anges, des douze univers, de Zeno, voire même la création de Moro, tout cela crée un univers fascinant et original qui pourrait marcher. Il faudrait dépasser ce bordel d'une négociation commerciale entre la Toei, la Shueisha, Toyotaro et Toriyama. Il faudrait un vrai travail sur le scénario et ses enjeux artistiques. Il y a beaucoup trop d'intervenants qui ne pensent qu'à vendre des jouets et produits dérivés, beaucoup trop d'intervenants qui croient que comme la principale base de fans aime la baston c'est elle qu'il faut contenter pour que les autres suivent (ce qui n'est pas logique, puisqu'au contraire la base étant assurée il faut faire un travail pour les autres plus exigeants).
Certains se plaignent que Piccolo, Krilin et d'autres soient mis au placard, mais je ne peux pas être d'accord avec eux. Ils doivent céder la place, ils sont dépassés. Le grave problème, c'est le recul de Gohan, perso le plus fort à la fin de la série originale, au profit de Vegeta. Et l'autre grave problème, lié à Gohan, c'est de ne pas profiter de ce que Toriyama a voulu introduire la passation de témoin avec les nouvelles générations, seules capables de justifier un progrès des forces par de nouveaux entraînements. Enfin, alors que le manga original posait déjà le problème de la folie des forces et du déplacement instantanté qui rendaient difficile la création efficace du récit d'aventures, là on passe au super saiyen divin, mais pour redescendre à des combats entre gens non divins et sur les planètes. On ne peut pas enlever Pan ou Bra, Goku identifie leurs énergies et les rejoint partout dans l'univers avec le déplacement instantané. Il ne faut pas renoncer à ces pouvoirs comme l'a voulu Dragon Ball GT, ils sont là, il faut faire avec et déployer le scénario là où il peut encore aller. Mais on sent qu'on a du scénario de baston et des rapports de force qui changent sans vraisemblance pour que les combats aient lieu, et le scénario d'aventures il passe à la trappe ou n'est qu'une suite de rencontres aléatoires avec des simulacres de combats.
J'ai refondu cette critique et j'ai baissé la note. Je considère que les autres critiques ne pointent pas assez du doigt les multiples supports et les multiples intervenants pour constituer une histoire. Toriyama a pondu de simples résumés de ce qu'il fallait faire, et encore à partir de ce qu'on lui avait soumis (des tournois, un gros méchant Zamasu ou Black Goku, etc.). Dire vaguement que Toriyama fait un truc sans âme, c'est raté une critique constructive. Dire que les combats ça soule et préférer d'autres mangas, mouais. Dire que DB GT c'était mieux, non je ne peux pas aller jusque-là. Ne pas voir la différence de talent entre Toriyama pour le manga original et le travail de Toyotaro, ça ne va pas. Cracher sur l'animé au nom du manga, ben non, l'animé a été fait dans l'urgence à partir de synopsis et les épisodes ont été partagés entre plusieurs personnes. Or, il y a un quota d'épisodes réussis qui suffisent à rendre plutôt le manga méprisable en comparaison des meilleurs épisodes de l'animé. Dire que tout cela ne vaut rien, ben non, le truc des dieux de l'univers a du souffle. Après, le super saiyen divin et l'Ultra Instinct, cela aurait dû être évité pour l'un et formuler plus habilement et avec moins de confusion pour l'autre.