Raté
Très content - et surpris - de mettre la main en avance chez mon libraire de quartier sur l'album que j'attendais depuis l'annonce de sa parution, je me suis goulument plongé dans la lecture du...
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le 6 nov. 2024
Très content - et surpris - de mettre la main en avance chez mon libraire de quartier sur l'album que j'attendais depuis l'annonce de sa parution, je me suis goulument plongé dans la lecture du dernier NESTOR BURMA de Tardi.
Il avait entamé Du rififi à Ménilmontant ! il y a une vingtaine d'années, mais après quelques cases, l'inspiration l'ayant quitté, il l'a mis de côté, comme ce sera le cas deux ou trois ans plus tard avec Le Bébé des Buttes Chaumont (LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D’ADÈLE BLANC-SEC n°10). Et comme pour ce dernier, l'annonce inattendue de sa parution il y a quelques mois a suscité beaucoup de surprise et d'attente au pays des lecteurs qui n'auraient jamais osé y croire ; la série ayant été confiée entre temps à d'autres mains, sous le regard vigilant de Tardi, dépositaire de l’œuvre en BD selon le vœu de Léo Malet.
À l'instar d'Une gueule de bois en plomb (petit format en couleur aussi), ce NESTOR BURMA est une histoire originale de Tardi non inspirée d'un récit de Malet ...et ça se voit.
C'est très épais - 190 planches - pour ne pas raconter grand chose. Il n'y a pas d'enquête véritable et on n'en apprendra finalement pas tellement plus que ce qu'il y a imprimé sur la quatrième de couv'. L'intrigue est fluette, poussive, pour ne pas dire inexistante, et tout pourrait se résumer à : "industrie pharmaceutique = caca !" Bon. C'est un peu court tout de même.
Après une intro très prometteuse, Burma va déambuler de troquet en troquet pour se biturer façon Adèle Blanc-Sec dernier cru et balancer ses répugnants glaviots dans les cabines téléphoniques (il a un rhume le pauv' chou ; on pense d'ailleurs là aussi au docteur du même nom dans le dernier ADÈLE). C'est dire si c'est moyen. Hélène ne sert à rien. Le commissaire Faroux est considéré par Burma comme jamais Tardi ne le traite lorsque c'est Malet qui lui inspire ses scénarios, et les personnages secondaires sont quasi-inexistants. On ne fait que suivre Nestor qui soliloque en faisant des ronds à pied ou en voiture dans le XXe arrondissement.
On s'ennuie donc ferme, de plus en plus déçu, en tournant des pages qui finissent par être bien monotones. Burma le répète d'ailleurs lui-même : "Je tourne en rond" (comme le récit).
Même les vues de Paris (toujours très bien faites - contrairement aux personnages) finissent par lasser. Les habitants du quartier seront sans doute contents de le voir si bien représenté, mais les autres... La mise en couleur à l'ancienne est cependant très soignée, et on regrettera peut-être parfois que les personnages soient restés en noir et blanc, mais c'est un choix esthétique assumé que l'on peut comprendre. On remarque également bon nombre de clins d’œil et références dans ces pages, comme on croise aussi beaucoup de figures connues et inconnues qui ont jalonné la vie/carrière de l'auteur (je n'ai reconnu que Pennac, Daeninckx, Hadji-Lazaro, Grange et Tardi) qui évoquent une coda d'opéra. Au point qu'on se demande si cet inventaire ne signifie pas qu'il s'agirait de son ultime BD avant la retraite. Si ça devait être le cas, ce serait vraiment dommage de finir sur un tel ratage.
Déçu.
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Créée
le 6 nov. 2024
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