Durs à Suivre

Après l’introduction, c’est une nouvelle équipe d’auteurs qui prend en charge les épisodes de ce second tome. Et qui renoue de suite, malheureusement, avec les mêmes faiblesses que l’opus d’ouverture : un scénario qui perd les possibles saveurs de ses richesses en préférant toujours jouer l’ellipse à tout va, laissant ainsi une vague impression de survol délié, et un dessin trop lisse aux décors brouillons, manquant cruellement du caractère ici nécessaire.

Il y a bien une tentative d’inclure le réel, le quotidien, dans la vie de nos superhéros,

mais même cet aspect, qui aurait pu, qui aurait dû ajouter à la tension dramatique, n’est que traité de loin, dans

un ensemble plat.

Le reste est classique : affrontements répétés des membres de ces deux équipes de super-héros/super-vilains, victoires partagées, tension (trop) facilement étirée. Rapidement, le lecteur s’ennuie, probablement autant que Robert Kirkman qui a lui-même délaissé la série, laissant le soin à Phil Hester d’appliquer sans ambition un schéma simple, facile à suivre. Sans relief.

Le dessin de Todd Nauck est légèrement différent de celui de ses prédécesseurs, plus enfantin. En soi, plus caractérisé, plus personnel. Mais donne soudain

un décalage difficile à apprécier

sur l’univers de ces Gardiens du Globe. Même si l’artiste semble doué, son style naïf et grossier se marie mal à cette série dont la niaiserie n’apparait pas essentielle. Et ne rehausse malheureusement pas l’intérêt quand une certaine platitude s’installe.

C’est bien l’ennui qui rend la série dure à suivre, parce que difficile de s’y accrocher tant il manque d’essence dans la chair même du projet.

Le survol continue,

sur la surface visible d’une narration pauvre, sans point d’ancrage profond pour le lecteur, sans grand intérêt, sans suspense. On n’est pas même impatient ni curieux de passer à la suite…