Je ne suis pas ce que l’on peut appeler un fan de Mark Millar. Cela ne m’empêche pas d’adorer, et même plus que cela, ce qu’il a pu faire chez Marvel, The Ultimates, Civil War, Old Man Logan, Ennemi d’Etat. J’ai décidé, il y a peu, de franchir le cap et de tenter les récits estampillés « Millar World » de chez Panini Comics.
Après un Starlight plaisant, mais pas spécialement fantastique, j’ai jeté mon dévolu, pour deuxième récit, sur Empress, dessiné par Stuart Immonen !
Depuis des années, Emporia est l’épouse du pire tyran de la galaxie. Mais ses trois enfants méritent mieux qu’une vie de violence. Ils méritent l’espoir.
Emporia décide alors de s’échapper. Les chances d’y parvenir sont minces, mais elle peut compter sur l’aide de Dane Havelock, son fidèle garde impérial. Ce dernier est prêt à tout pour le protéger et il a un plan. Leur permettra-t-il de recouvrer la liberté pour prendre un nouveau départ ?
(Contient les épisodes #1 à 7)
Les récits de Mark Millar, hors Big Two, sont des versions bien à lui d’autres œuvres. Superior pour Batman, Starlight pour Flash Gordon… Avec Empress, le scénariste écossais notre propose son soap opera, son Star Wars.
Avec Empress, Mark Millar ne nous laisse pas le temps de nous acclimater à ces nouveaux personnages. Nous découvrons la très belle reine Emporia, épouse d’un tyran sanguinaire et violent, le roi Morax ! En seulement deux ou trois pages la voilà, accompagnée de ses trois enfants, et de son garde impérial, Dane Havelock, qui s’enfuit de sa planète !
J’ai envie de dire, et puis voilà !
Parce que, concrètement, la quasi-totalité du tome se résume, aisément, à Emporia et ses enfants, Dane Havelock, et un ancien ami de ce dernier, faisant des bonds d’une planète à une autre, afin de rallier la planète de la sœur d’Emporia !
Si ces différents bonds nous emmènent sur des planètes originales et avec un certain intérêt qui, malheureusement, n’est pas développé, mais seulement effleuré. C’est vraiment dommage… Une planète de glace hostile, une planète « club med » ou encore une planète sans technologie… Beaucoup de bonnes choses, mais comme nos héros ne restent pas suffisamment longtemps pour qu’il n’y ait la moindre interaction. Plus que dommage, cela est assez frustrant.
Le travail sur les personnages souffre un peu, également, du même problème. Puisqu’on ne sait pas grand-chose d’eux. Emporia est mystérieuse, Dane est très fort, Tor est un vétéran d’une guerre, Adam est un génie, Aine est une chi… et Puck ne sert à rien. Ces personnages nous sont présentés comme cela et on en restera là, il n’y a pas de développement, d’approfondissement.
Hormis pour le grand final, Marc Millar a voulu nous en mettre plein la vue avec un twist totalement inédit mais qui casse, lui-même, tout le faible intérêt de son récit. Plus que la surprise, même si on est surpris, on se demande immédiatement, mais pourquoi tout ça ?
Graphiquement, c’est un bon travail de Stuart Immonen. C’est beau, c’est fluide. Une grande richesse dans les détails, une belle galerie d’extraterrestres, un travail sur la pluie assez dingue. Un vrai plaisir à chaque page.
Bref, Empress se veut un version « Millarisée » de Star Wars. S’il y en a le sentiment de richesse, cela ne reste qu’une belle promesse que l’on survole. Le tome passe à une vitesse dingue sans jamais prendre le temps de s’attarder un peu sur des détails intéressants ou sur les personnages. Empress aurait pu être un récit fort sympathique, avec un bel univers, on se retrouve avec un soap opera se déroulant en version accélérée et sans travail en profondeur. Une très jolie déception.