Cette histoire se déroule pendant Empyre (2020) d'al Ewing, Dan Slott et Valerio Schiti. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parue en 2020, écrite par Jonathan Hickam et Tini Howard pour l'épisode 1, Gerry Duggan, Benjamin Percy et Leah Williams pour l'épisode 2, Vita Ayala, Zeb Wells, et Ed Brisson pour l'épisode 3, Jonathan Hickman pour l'épisode 4. L'épisode 1 a été dessiné et encré par Matteo Buffagni, le 2 par Lucas Werneck, le 3 par Andrea Broccardo. L'épisode 4 a été dessiné par Jorge Molina & Lucas Werneck, et encré par Adriano di Benedetto et Werneck. La mise en couleurs des 4 épisodes a été assurée par Nolan Woodard, avec l'aide de Rachelle Rosenberg pour l'épisode 4. Pour être complet, un autre affrontement entre les X-Men et les cotatis se déroule dans les épisodes 10 & 11 de X-Men by Jonathan Hickman Vol. 2 (épisodes 7 à 11).
Il y a un an de cela, Wanda Maximoff vient trouver Stephen Strange dans son sanctuaire pour lui demander conseil sur comment effacer son erreur qui a conduit à la mort d'un million de mutants à Genosha. Il lui répond que ça ne marche pas comme ça : on ne peut pas défaire un tel acte, il faut l'accepter et le compenser par un acte positif de plus grande envergure. Elle se lance alors dans des recherches pendant six mois, puis se met en quête des éléments dont elle a besoin pendant les trois mois suivants. Enfin elle se rend sur Genosha pour provoquer la résurrection des mutants qui y ont péri. Au temps présent, l'île de Genosha constitue un lieu stratégique pour les cotatis car il leur permet d'implanter une base à bonne distance du Wakanda où se trouve le précieux vibranium. Un vaisseau se pose et le commandant Quoi exige un rapport rapide de ses troupes à la fois sur le Wakanda, à la fois sur les individus présents sur l'île de Genosha. Un prisonnier est amené devant lui : il s'agit d'un zombie qui parle. Il l'interroge et l'individu se présente : son nom de mutant est Explodey Boy. Et il se fait exploser. le commandant survit et le mutant zombie également. Un fort grondement se fait entendre. Les extraterrestres finissent par comprendre qu'il s'agit du bruit généré par une foule très nombreuse en marche. Non pas ramenés à la vie, mais tirés de leur repos et réanimés, les morts de Genosha arrivent en masse et deux millions d'entre eux étaient des végétariens.
En France à Val de Seine, Monet Saint Croix est en train de déguster sa salade sur un banc dans un parc, même si sa composition ne correspond pas exactement à ce qu'elle a demandé. Warren Worthington se permet de piquer deux feuilles de salades avec sa fourchette. Illyana Rasputin les interrompt car il est temps de se rendre à la réunion avec Noblesse Pharmaceuticals. Dans la salle de réunion, elle prend un donut et elle explique qu'en fait Charles Xavier les attend pour leur confier une mission. Ils acceptent de la suivre par un portail de Krakoa, et Illyana explique aux gardes du corps que la réunion est remise à plus tard. Sur Krakoa, Black Tom Cassidy est en train d'expliquer à Charles Xavier que les vignes des portes ne sont pas malades, et que c'est une source extérieure qui provoque leur dysfonctionnement. Xavier explique à M et à Angel qu'il a souhaité qu'ils reviennent car il manque d'agents expérimentés et que leurs compétences seront plus utiles pour aller enquêter sur Genosha. Magneto indique qu'en plus d'Illyana, ils peuvent être accompagnés d'un autre mutant : ils choisissent Jamie Madrox.
Le lecteur a toutes les raisons pour se tenir éloigné de cette minisérie. Pour commencer, le tome 2 de la série X-Men contient déjà un affrontement significatif contre les cotatis. Ensuite il s'agit d'une histoire dérivée de l'événement du moment, vite éclos, vite fané, généralement le genre de produit périssable et dispensable. Pour autant, le lecteur constate que l'épisode d'entrée est coécrit par Jonathan Hickman, l'architecte des séries des mutants à partir de 2019, et qu'il écrit le quatrième épisode. En outre, les autres épisodes sont coécrits par les scénaristes des séries mensuelles mutantes du moment, selon une forme qui fait également prendre du recul : 3 scénaristes pour l'épisode 2, 3 autres pour le 3. Toutefois passée la scène introductive avec Scarlet Witch, le lecteur découvre le titre du premier épisode : plantes extraterrestres contre mutants zombies, l'intention est claire. Ce n'est pas une histoire à prendre au sérieux, mais un défouloir. Effectivement, les mutants se trouvent pris entre les envahisseurs extraterrestres et des zombies en quête de cervelle fraîche, et personne ne se prend trop au sérieux. Il y a bien une intrigue : comment se débarrasser des envahisseurs sans qu'ils ne mettent en péril le fonctionnement des portails de Krakoa, sans qu'ils ne soient en mesure d'envahir Krakoa. Et comment se débarrasser de cette infestation de zombie ? Pour ce deuxième problème, le scénariste n'y va pas avec le dos de la cuillère en termes de coïncidence très opportune, à la minute près. Ce n'est pas l'arrivée de la cavalerie, mais c'est un deus ex machina énorme et assumé. En fonction de cet état d'esprit, le lecteur peur se sentir floué, ou trouver que ça colle bien avec la nature de presque parodique du récit.
De la même manière qu'il peut tiquer sur l'écriture à 16 mains de l'histoire, le lecteur peut également craindre une disparité dans les dessins, même si là il n'y a que 8 mains à l'oeuvre et que le metteur en couleurs assure une unité sur l'ensemble des 4 épisodes. le premier épisode n'est pas indigne. Buffagni connaît son affaire et les coscénaristes ont fait le nécessaire pour ménager sa peine. Certes il se retrouve avec un bon nombre de personnages différents à représenter : M, Angel, Magik, Multiple Man, Dotcor Strnge, Scarlet Witch, Black Tom Cassidy, Krakoa, Magneto, Professor X, Ru'tuh-baga, Quoi, Explodey Boy. Mais le dessinateur tient le choc et conserve une apparence distincte et reconnaissable à chaque personnage, ainsi qu'une conformité dans leur costume et leur visage. le combat s'engage rapidement dans une plaine sans arrière-plan, soulevant des nuages de poussière qui viennent combler les fonds de case avec un travail minimal du coloriste pour un vague camaïeu afin qu'ils ne soient pas trop uniformes. le dessinateur assure le minimum requis pour représenter l'intérieur du sanctuaire de Strange, l'entrée et la salle de réunion du siège social de l'entreprise pharmaceutique, ce qui permet de dire qu'il y a quelques pages avec un décor. de toute manière, le lecteur lui pardonne ce mode de représentation en reconnaissant sans difficulté Edith Scutch, Augusta Bromes, Opal Vetiver et Lily Leymus dans la dernière page.
S'il n'y prête pas attention, il n'est pas sûr que le lecteur se rende compte du changement de dessinateur pour l'épisode 2. Il met en oeuvre la même technique d'évitement pour s'affranchir de dessiner quel que décor que ce soit, avec la même aide déterminante du coloriste, et une augmentation de nombre de cases par page ce qui laisse moins de place dans chacune d'entre elles, donc ce qui rend moins visible l'absence d'éléments en arrière-plan. Il réussit lui aussi très bien sa dernière page avec l'arrivée de 10 mutants supplémentaires, en renfort sur Genosha. Arrivé au troisième épisode, le lecteur n'attend plus grand-chose des dessins, si ce n'est de la clarté dans la mise en scène au vu du nombre de personnages impliqués, une identité visuelle forte pour chacun afin de pouvoir les distinguer les uns des autres et les identifier au premier coup d'oeil, et un minimum d'entrain dans les affrontements. Broccardo remplit ces différents objectifs et il est temps de passer au dernier épisode, tout en souriant de bon coeur en voyant Madrox balancer la tête d'un de ses doubles à un groupe de zombie pour qu'ils puissent en manger la cervelle. La narration visuelle du dernier épisode est dans la droite lignée des 3 premiers, tout aussi fonctionnelle, avec un bon niveau de détails pour les personnages, des prises de vue claires et entraînantes.
Le lecteur en a donc pour son argent, et les auteurs font en sorte de combler son horizon d'attente qui n'était pas bien ambitieux. Il aura eu droit à une série d'affrontements entre cotatis et mutants, avec une horde de zombies anonymes en prime, et même une quatrième faction Hordeculture, toujours aussi décalée et amusante. Les nombreux scénaristes ont rempli leur mission de montrer le risque d'invasion des cotatis dans l'écosystème de Krakoa et le risque de disruption des portails végétaux par une race extraterrestre végétale. le lecteur aura pu voir de nombreux mutants de premier plan et de second plan en action, Wolverine étant pour une fois absent, les Stepford Cuckoos étant au grand complet (Celeste, Esme, Mindee, Phoebe, Sophie), sans oublier un Qentin Quire toujours aussi de lui. En cours de route, Jonathan Hickman parvient à inclure plusieurs morceaux plus consistants, que ce soit l'obsession de Wanda Maximoff de se racheter, la Hordeculture, l'espionnage industriel réalisé par Beast (Hank McCoy), ou encore le dialogue très touchant d'Explodey Boy ressuscité sur Krakoa avec son moi zombie mort-vivant qui se demande ce qu'il lui est arrivé depuis qu'il est mort, prouvant que le scénariste sait écrire des moments personnels émouvants.