Errance est d'une beauté réaliste effroyable, au point d'en pleurer. En filigranes, on peut y lire une portion de la vie de Asano, au travers des yeux d'un mangaka trentenaire en perte de vitesse après le succès de sa série. En pleine perdition, le protagoniste perd pied avec tout ce qu'il pensait jusqu'à alors acquis dans la sphère du manga. Doit-il partir sur un projet plus personnel, au risque de perdre ses fans si durement acquis, ou doit-il simplement rentrer dans le moule des mangas populaires qui se vendent bien et facilement ?
La perte de passion, l'angoisse de la page blanche, l'impression de perdre tout nos proches... tout cela est le lot quotidien de tant d'autres que cela aura motivé Asano à nous livrer une intense et vibrante histoire, à mi-chemin entre déception de l'état de l'industrie actuelle, et espoir envers les nouvelles générations d'auteurs.
Cette histoire, c'est l'errance d'un mangaka dans les rues de sa ville, l'errance émotionnelle d'un mangaka désœuvré par l'impression de ne plus être un auteur culte, l'errance d'un homme devenu incapable d'aimer...
L'errance dans sa forme la plus brute.