Déstabilisant ce roman graphique, visuellement je veux dire. Ça rappelle un peu Brecht Evens ; des cases aux illustrations sous psychotrope, un brin moins violent dans le résultat, dû aux couleurs pastels et à l'odeur qui s'en dégage.
L'histoire quant à elle se veut rassurante, beaucoup plus concrète malgré l'onirisme omniprésent. Le personnage principal Erstein Cortis séjourne à l'hôtel Ersatz situé dans le Middeulöf Nower, il y croise les employés qui ressentent tous le besoin de raconter leur vie, sur un ton monocorde mais qui quelque part laisse croire qu'ils cherchent à attirer Erstein dans cet endroit afin qu'il passe un bon séjour (pour toujours ?).
Pastiche d'un open space aux employés fades et au passé beaucoup trop commun, qui errent avec un but précis mais sans vraiment savoir pourquoi. Les rôles de chacun y sont parodiés sans tomber dans la lourdeur, il y a un je ne sais quoi de FabCaro dans la subtilité, une tendresse cruelle à se moquer de, sans en faire trop.
Ça m'a même fait penser à un roman merveilleux d'Allessandro Baricco qui s'appelle Océan Mer (c'est un compliment)
Bah mon vieux, il aura fallu qu'mon frangin me sorte de ma zone de confort bédéèsque, j'y serai jamais allé de moi-même, et pourtant j'en ressors étonné, curieux, ravi, content. Et c'est bien ça dans la vie nan ?
Oui.