Ézéchiel, tome 19 de Walking Dead, c’est un peu comme si tu tombais sur un LARP (jeu de rôle grandeur nature) en plein milieu de l’apocalypse zombie : surprenant, un brin absurde, mais curieusement captivant. Robert Kirkman et Charlie Adlard continuent d’étendre leur univers avec ce tome qui introduit de nouveaux personnages hauts en couleur et une dynamique légèrement décalée par rapport à la gravité habituelle de la série.
Le gros morceau ici, c’est bien sûr Ézéchiel, le leader charismatique d’un groupe baptisé "Le Royaume", qui a décidé que l’apocalypse zombie, c’était l’occasion rêvée de vivre comme dans Game of Thrones. Avec son look de roi médiéval et son tigre Shiva (oui, un tigre), il apporte une touche de théâtralité assez inédite à l’univers de Walking Dead. Certains le trouveront génial, d’autres complètement hors de propos, mais on ne peut pas lui reprocher de manquer de panache.
Côté intrigue, ce tome joue beaucoup sur les alliances et les tensions politiques entre les différentes communautés. On sent que Kirkman prépare le terrain pour quelque chose de gros, mais pour l’instant, c’est surtout de la mise en place. Les zombies, bien que toujours là, prennent encore plus le rôle de figurants, tandis que les humains continuent de prouver qu’ils sont leurs pires ennemis. Les dialogues, parfois trop explicatifs, font avancer l’histoire sans forcément la rendre palpitante.
Visuellement, Charlie Adlard reste fidèle à son style sombre et granuleux. Les scènes avec Ézéchiel et Shiva sont particulièrement marquantes, grâce à un contraste saisissant entre l’esthétique brute de l’univers post-apocalyptique et l’extravagance de ce duo improbable. Cela dit, certaines cases semblent un peu moins soignées, comme si Adlard peinait à équilibrer les moments dramatiques et les touches d’excentricité apportées par ce nouveau personnage.
Le principal reproche qu’on pourrait faire à ce tome, c’est son rythme un peu inégal. Les moments forts – la rencontre avec Ézéchiel, les interactions avec le Royaume – sont contrebalancés par des séquences plus lentes qui peinent à maintenir l’intensité habituelle de la série. Mais malgré ces quelques longueurs, l’arrivée d’Ézéchiel et de Shiva apporte un souffle nouveau et donne envie de voir jusqu’où cette ambiance théâtrale va nous mener.
En résumé : Ézéchiel est un tome de transition qui introduit des éléments intrigants et une touche de folie bienvenue dans l’univers souvent oppressant de Walking Dead. Si tu es là pour les zombies, tu risques d’être déçu ; si tu es là pour voir un roi avec un tigre se la jouer stratège, tu seras servi. Un tome qui fait le job, sans être transcendant, mais avec un charisme royal indéniable.