« J’ai pris le risque. J’ai perdu. »
Une plongée dans les milieux pédophiles du Cambodge, sur fond d’enquête policière noire menée par un flic brisé. Dommage que l’intrigue soit plutôt mal bâtie et pas bien passionnante, au point de perdre le lecteur en route. Même l’atmosphère étouffante du Cambodge n’est pas forcément bien rendue, la faute à un dessin parfois brouillon, un peu trop simple ici ou là.
Mais la patte graphique reste impressionnante : des masses de noir, des jeux de lumière et de silhouettes, presque des ombres chinoises. Olivier Cinna surprend avec des perspectives renversantes, des zooms inattendus, ou bien il inverse les couleurs et peint le ciel en noir. Efficace et séduisant : à mesure que l’intrigue s’enlise, on oublie le fil rouge de la BD, et on ne poursuit plus la lecture que pour savourer ce noir et blanc radical.
La qualité graphique progresse tout au long des planches, pour aboutir à quelques dessins de plaine page sur la fin, et des expérimentations graphiques comme la fille égorgée, ou l’apparition du flic dans le miroir.
Fête des Morts fait partie de ces BDs pas très réussies, mais qui sont quand même à lire ... juste pour le plaisir des yeux.
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