Ce "roman graphique" est une trahison au roman et au film. À ne lire sous aucun prétexte. Palahniuk a saboté son propre chef d'oeuvre.
Ça commence pas mal... même si dès les premières cases le héros est nommé, alors que l'une des forces de Fight Club était justement l'anonymat du héros. Bref, ça commence pas mal, le héros s'est rangé, marié, un fils, un boulot merdique et beaucoup de pilules pour empêcher le retour de Tyler. Jusqu'à ce que Marla, qui en a marre de son loser de mari, décide de remplacer les cachets de son mari par des placebos...
Et très vite ça devient du n'importe quoi. Le roman et le film sont très sérieux, Fight Club 2 ne l'est pas du tout. Comment garder de la crédibilité quand des enfants atteint de progéria décident de former une armée (grâce au financement d'un équivalent de Make A Wish) et d'aller faire la guerre à travers le monde ? Quand Robert Paulson (RIP) revient en version zombifié, cerveau apparent, quand les membres du Projet Chaos psalmodient "Son nom est Robert Paulson" ? Quand Palahniuk lui-même apparaît plusieurs fois dans l'histoire, brisant le quatrième mur, écrivant le scénario de la BD, téléphonant aux personnages pour leur dire quoi faire,... ? Quand le plan de Tyler Durden se révèle aussi kitsch que celui d'un mauvais vilain de James Bond ?
On sent l'amertume de Palahniuk pour le film, qui a éclipsé le roman (pourtant meilleur).
Trash et choquant ? Pas du tout. Nihiliste ? Vaguement. Percutant ? Encore moins.
Le scénario est ultra brouillon et confus. Pour tout dire, même les assistantes de Palahniuk (aussi présentes) font remarquer plusieurs fois qu'elles n'y comprennent plus rien.
Et en plus de ça le héros est complètement détruit : ce n'est plus lui Tyler Durden. Non, non, en réalité Tyler serait comme une tare génétique qui se passerait de génération en génération dans la famille. Une tare consciente. On touche au fantastique. Donc le héros n'a plus rien de spécial, c'est juste une victime.
Tyler en lui-même ne vaut plus rien. Une sorte de sous-Joker bien loin du roman ou de la version de Brad Pitt.
Bref, c'est nul.