Révolution technique

Ce premier tome de "Flash : la légende" est une réussite certaine. Loin du niveau décevant d'un premier Iron Man - L'intégrale, il convainc sans peine. Tout d'abord, l'imposant travail est remarquable : pour un recueil d'aventures, faut quand même avouer que les 400 pages ne se foutent pas de notre gueule. Et puis, c'est 400 pages de qualité égale, sans prise de tête ni réelle déception.

Bon, il demeure tout de même quelques petites imperfections, notamment des incohérences similaires à celle des Stan Lee déjà critiqués, mais rien de bien grave; l'époque et l'envie constante de toujours vouloir faire quelque chose d'encore plus original conduisent fatalement à cet état de faits. D'un côté, c'est aussi cela qui confère tout leur charme aux comics de l'époque, en plus de leur ton léger très appréciable, lointain de la dépression progressive touchant les comics d'aujourd'hui.

En ce qui concerne la qualité de l'oeuvre, ça reste très plaisant : les dessins de Carmine Infantino sont honorables et fichtrement balaises, avec cette sorte de dynamisme des mouvements, de rapidité dans l'exécution des coups de crayon révolutionnaire pour l'époque. Jamais flash n'aura été, à l'époque, visuellement si proche de ce que l'on peut en faire jusque là. Un premier tome marquant ainsi une véritable évolution artistique, une sorte de révolution technique inspirant aujourd'hui encore les comics portant sur l'homme rouge le plus rapide de ce monde.

L'écriture pose elle-même des bases très importantes et largement reprises par les auteurs et les scénaristes du 21ème siècle. Notamment la personnalité de cet homme, Barry Allen, mais également ses personnages secondaires, d'Iris West à Wally West, aka Kid Flash, le Robin le plus attachant des non-Robin.

Un recueil posant donc les bases de ce que sera le nouveau Flash, bien différent de ce qu'il a été par le passé. A noter, pour les fans de la série, que cette dernière s'est largement inspirée du run d'Infantino sur le personnage, notamment en ce qui concerne ses nouveaux méchants ( Captain Cold, le Gorille plus intelligent qu'un homme ) et ses personnages secondaires ( surtout les west ). Culte et très appréciable, bien qu'imparfait. Une bonne lecture.