Formicapunk, septième tome des Notes de Boulet, c’est comme un concert punk en pleine invasion de fourmis : inattendu, délirant, et vaguement perturbant. Boulet nous emmène dans son univers où les petites choses du quotidien deviennent de grandes épopées absurdes. Et comme toujours, il y a un savant mélange d’humour, de réflexions existentielles, et de délires visuels qui te rappellent pourquoi tu adores te perdre dans ses pages.
Dans ce tome, Boulet met le turbo sur son imagination en déployant des concepts aussi improbables qu’irrésistibles : des fourmis qui s’organisent en société dystopique, des inventions inutiles mais brillantes, et des tranches de vie qui prennent des détours hilarants. La marque de fabrique de Boulet est là : un mélange de réflexions sérieuses et de coups de crayon complètement barrés.
Graphiquement, c’est toujours aussi solide. Boulet alterne entre des dessins rapides mais expressifs pour les moments d’humour et des illustrations plus détaillées qui te plongent dans ses délires. Les scènes mettant en scène les fourmis sont particulièrement réussies : on se croirait dans un univers miniature à la fois mignon et inquiétant. Et bien sûr, sa maîtrise des nuances de noir et blanc continue de donner une belle profondeur à ses pages.
Le ton, quant à lui, oscille entre légèreté et introspection. Les Notes ont toujours eu cette capacité à te faire passer du rire à une réflexion sur le sens de la vie en l’espace de quelques cases. Formicapunk ne déroge pas à la règle. Que ce soit une réflexion sur l’évolution technologique ou une anecdote absurde sur les petits désastres de la vie, chaque page te laisse avec un sourire… ou une question existentielle.
Le seul bémol, c’est que ce tome peut paraître un peu moins "percutant" que d’autres dans la série. Certains gags ou réflexions, bien que plaisants, manquent parfois de l’éclat des meilleures pages de Boulet. Mais même ses moments "moins forts" restent largement au-dessus de la moyenne dans le monde de la BD d’humour.
En résumé : Formicapunk est une nouvelle démonstration du talent de Boulet pour capturer la folie du quotidien et la transformer en petits bijoux d’humour et de poésie. Un tome où les fourmis deviennent les héroïnes punk de ton imaginaire, et où la banalité prend une teinte délicieusement absurde. À lire, ne serait-ce que pour te rappeler qu’il n’y a pas de problème que quelques gribouillis inspirés ne puissent résoudre.