Dire que j’attendais cette série FF version Marvel Now était un doux euphémisme. Et dire qu’après le premier tome j’étais terriblement déçu, était au dessus de la vérité, tant il n’y avait rien à retenir, du moins rien de concret au milieu de ce marasme d’idées farfelues et de situations rocambolesques que Fraction nous proposait. L’auteur part dans tous les sens mais sans vraiment s’engager à chaque fois, sans aller au bout des choses et bien trop souvent sans explications, on tombe en plein milieu de quelque chose et on part sur un autre truc. Une lecture chaotique, sans fil conducteur, et j’ai envie de dire sans intérêt tant rien n’arrive vraiment à focaliser notre attention.
J’ai pris ce deuxième tome, en espérant une conclusion plus « classique », plus concrète…
La Fondation du Futur remplace les Quatre Fantastiques le temps de leur périple spatiotemporel. Après s’être déjà confrontés à quelques difficultés, les membres de l’équipe, menée par Ant-Man, doivent maintenant affronter le redoutable Fatalis. Leur route croisera également celles de Uatu le Gardien, l’Homme Impossiblle et Immortus…
Ce volume présente le second volet de la série FF relancée à l’occasion de Marvel Now, soit les épisodes #9 à 16 signés Matt Fraction, Michael Allred, Lee Allred et Joe Quinones.
Malheureusement, d’entrée, ce tome souffre de points négatifs qui font que la lecture est tout aussi compliquée que pour le premier volume. En premier lieu, le mode de publication. N’en déplaise à Panini, cette série se devait d’être lu en complémentarité avec la série des Quatre Fantastiques, elle aussi dirigée par Matt Fraction. Les éléments propres aux deux séries sont nombreux comme Jules César, le Johnny du futur ou cette histoire de Fatalis conquérant annihilateur. Non seulement nous n’avons pas ces deux titres ensemble, mais en plus l’une est publiée en kiosque, l’autre en librairie, aucun raccord possible !
Deuxième souci, le départ de Matt Fraction ! On a beau nous dire qu’il continu de chapeauter les titres (FF et 4F) on sent qu’il est loin tant physiquement que psychiquement. Et comme dans la série 4F, FF marque un temps coïncidant au départ de l’auteur. Le titre passant, officieusement, de FF à Ant-Man ! Il faut finir cette histoire au plus vite pour passer à autre chose et oublier cette parenthèse malheureuse et foirée nommée Matt Fraction.
Enfin, un dernier point, non négligeable, et dont Panini est friand, l’édition ! Une histoire chaotique, des chapitres qui très souvent n’ont rien à voir entre eux, la lecture est encore plus difficile avec l’absence des couvertures entre deux chapitres pour marquer le début et la fin. L’impression d’incompréhension étant encore plus grande.
Ce second tome se résume, à nouveau à une suite d’épisodes loufoques et amusants, mais n’offrant pas de fil rouge, du moins pas tout de suite. Bentley 23 qui fait un film sur Wu et Vil, Matt Fraction, Tom Brevoort et Mike Allred qui apparaissent le temps d’un épisode, l’Homme Impossible qui ne supporte pas le sérieux de son fils…
Des éléments qui sortent de la manche des auteurs sans explications, après Jules César on voit débarquer Sun Tzu (avec un excellent échange avec Jules César), la femme d’Uatu, Maximus qui est en prison, Namor auprès de Fatalis ??? Et comme rien n’est jamais expliqué ou approfondi, on doit faire avec et se taire.
D’autres éléments sont ajoutés, qui eux par contre, vont, je pense vu l’importance, avoir du poids à l’avenir, la future paternité de Uatu, et les découvertes sur les particules Pym.
A partir du moment où la Fondation du Futur migre chez Uatu, l’équipe est complètement occultée d’un coup, de façon surprenante et soudaine pour ne se focaliser que sur la vengeance d’Ant-Man vis-à-vis de Fatalis et de ce qui est arrivé à Cassie Lang. Et si l’aspect stratégique d’Ant-Man et son plan est indéniablement intelligent et bien pensé, sa mise en place et le combat en lui-même face à Fatalis sont totalement aberrants tant ils sont impossibles et que les deux hommes ne combattent pas dans la même catégorie. Aucune crédibilité…
Graphiquement, rien à redire ! Michael Allred nous livre encore une fois une prestation soignée, drôle et tout simplement magique. Ce que j’aimerais voir plus souvent cet artiste, et surtout le revoir sur un bon titre. Ses personnages sont si beaux, ses cases si vivantes, le tout embelli par le travail exceptionnel de sa femme Laura aux couleurs !
Bref, énorme déception, tout n’est pas de la faute de l’histoire, la situation de ce titre et le travail d’édition sont aussi fautifs. La série est terminée, et bien tant mieux !