Si dans la bande dessinée européenne on parle essentiellement de BD franco-belge, d’autre pays ne sont pas en reste comme L’Italie ou L’Espagne. Mais des BD provenant du Royaume-Uni, cela semble aussi rare qu’un jour de beau temps en Ecosse. Pourtant, le premier album de la série « Porcelaine » publié en septembre 2014 a bien été conçue par des anglais : Benjamin Read et Chris Wildgoose.
Scénario : Etant leur première publication en chair et en papier, les deux auteurs ont donc tenté le tout pour le tout, avec l’histoire d’une enfant des rues et de son tuteur, un créateur de robot en porcelaine. Dans un univers fantastique qui pourrait s’approcher de l’époque victorienne, l’intrigue se déroule essentiellement dans le manoir du grand homme mystérieux qui cache à la petite fille le secret de fabrication de ses robots. Mais pourquoi donc ? A défaut d’être très originale, la narration est très efficace et nous plonge dans un univers délicat et luxueux, mais qui comporte aussi ses parts d’ombres.
Dessin : Imparfait, le trait de Chris Wildgoose n’en reste pas moins attachant. Les personnages sont plutôt maîtrisés et notamment les expressions du visage, même si l’on tique devant quelques regards en proie au strabisme. Mais ce sont surtout certains décors qui manquent clairement de naturel sur quelques cases, qui trahissent le manque d’expérience de l’auteur. Qu’à cela ne tienne, d’autres décors sont nettement plus intéressants, comme le jardin aux cerisiers.
Pour : Finalement c’est la part sombre de l’album qui est la plus réussie, dévoilée dans les dernières pages. La tension dramatique y est omniprésente, et laisse entrevoir une maturité dans le récit plutôt réjouissante pour un classique album jeunesse…
Contre : … Mais malheureusement, la toute dernière page de l’album manque cruellement de sens.
Pour conclure : Pouvant se lire comme une histoire complète, ce premier tome à un bon potentiel pour enrichir son univers dans les épisodes suivants. Le scénario est suffisamment évocateur pour des prochains albums plus aboutis, et on sent que la démarche des auteurs est parfaitement réfléchie, que la suite de l’histoire s’imposera d’elle-même…