Satisfaction... 40% garantie ?
GetBackers est un manga assez étrange à résumer, décrire, ou encore à noter. À vrai dire, je me suis un peu creusé la tête pendant de longues minutes après l'avoir bouclé en me demandant comment je pouvais chiffrer l'impression qu'il m'avait donnée.
Il perpétue l'un des gros soucis de beaucoup de mangas : la tendance à vouloir expliquer des incohérences par des incohérences. Toutes les explications pseudo-scientifiques peinent à tenir debout, et sont particulièrement difficiles à gober, surtout lorsqu'elles s'enchaînent sans prévenir. Au final, beaucoup de choses resteront inexpliquées, ce qui tranche complètement avec les éléments déjà justifiés, et laisse un goût particulièrement amer dans la bouche du lecteur. Toutes les explications scientifiques du manga sont à dormir debout (« quand on formate un disque dur, on n'efface pas les données, mais on donne l'ordre à l'ordinateur de le considérer comme vide », « Himiko a fait son poison rétrogradeur en régénérant les cellules d'un australopithèque », ou mieux encore, toute l'explication qui tourne autour de Kagami, à laquelle je n'ai pas bité un mot). C'est vraiment navrant de voir à quel point l'auteur s'échine à justifier scientifiquement tous les phénomènes pseudo-épiques propre au genre du shonen, et à quel point c'est ça qui rend la totalité de ces éléments complètement ridicules.
Le scénario en lui-même est intégralement truffé de symboles et de détails qui auraient pu paraître intéressants, mais qui sont bien vite ruinés par leur côté vu et revu, ou tout simplement... nanardesque ? Je n'arrive vraiment pas à trouver un mot autre que celui-ci pour décrire la chose. Le manga en lui-même est un bon gros nanar, mais pas le genre de nanar qu'on recommande pour se marrer. C'est le genre de nanar en lequel on a presque envie de croire, mais dont on ne peut s'empêcher de se moquer tellement il en est minable. C'est assez triste.
Les personnages rattraperaient presque la mise, si seulement leurs liens entre eux n'étaient pas aussi... niais ? stupides ? puérils ? Je n'arrive pas à vraiment mettre le doigt dessus, mais j'espère que vous saisirez l'idée. Les combats, quant à eux, ne sont que des enchaînements random avec des PNJ sur le côté du ring pour faire genre c'est impressionnant, truc typique de beaucoup de shonen (mais ça ne veut pas dire que c'est bien - au contraire).
Et puis bon, il faut l'avouer, c'est rudement moche. Les décors et les visages des personnages (à part pour les nez - c'est quoi le délire avec les nez, sérieux ?) doivent être les seules exceptions. Les habits sont tellement couverts de plis posés hasardeusement qu'on dirait des sacs poubelles (bien que ça s'améliore au fur et à mesure, ça reste assez atroce, déjà que les personnages ont quasiment tous le même pantalon et les mêmes chaussures, qui sont immondes au passage). Les proportions sont absolument catastrophiques, les mains ressemblent plus à des araignées qu'à des mains, les positions sont tout sauf naturelles, les muscles sont mal placés (et on s'amusera à remarquer que les torses sont dessinés avec des purs pecs et des abdos de ouf, alors que les bras sont tout riquiqui tout minces), et les cuisses... bordel, les cuisses. Elles sont IMMENSES ! On dirait que tous les persos ont la même carrure que Chun Li, même les mecs. Ah, et ne parlons même pas des nombrils qui ne ressemblent à rien, et de Heaven qui a visiblement ses tétons SOUS ses seins, puisqu'ils sont bien cachés dans son décolleté qui lui découvre 93% de sa poitrine au bonnet 120J.
Le manga a quelques bonnes idées, il n'est pas non plus un étron absolu. Mais en tout cas, il ne vole pas bien haut, et il se casse souvent la gueule. Je pense que le fait que le dessinateur n'était au courant du scénario qu'au fur et à mesure doit avoir joué un grand rôle dans les défauts de l'œuvre. Mais bon. La seule chose que je puisse faire, c'est éviter de vous recommander le manga.