On se souvient bien, la génération marquée il y a plus de trente années par les séries animées japonaises qui passaient dans Récré A2, de l'épisode final où Actarus, Alcor, Vénusia et Phénicia en finirent une bonne fois pour toute avec l'armée de Véga. Et la paix revint, laissant le prince d'Euphor et sa sœur retourner vers leur planète qui reprenait vie après avoir été dévastée par l'armada du Grand Stratéguerre.
Trois décénnies se sont écoulées pour nous, mais seulement dix années pour les personnages créés par Go Nagai. Vénusia est devenue une interne dans un hôpital. Alcor est devenu un millionnaire qui tue son ennui par des caprices ludiques. Mizar a bien grandi et Rigel a vieilli, contraint après un accident de se déplacer en fauteuil roulant. Quant au professeur Procyon, il profite d'une retraite mérité mais qui ne durera pas.
Car depuis le ciel, une nouvelle attaque survient. Un dernier golgoth, Hydragon, monstre tricéphale à la texture inédite, s'écrase sur le mont Fujiyama puis assaille la ville de Tokyo. Un général de la division Ruine lance un ultimatum au gouvernement japonais, celui de laisser aux survivants de Stykadès (la planète d'origine des ennemis d'Euphor et de la Terre) tout le Japon.
Actarus est de retour, plus torturé qu'il ne l'était auparavant, faisant un blocage psychologique qui influe sur le contrôle de Goldorak, ce géant robot convoité par l'armée qui a maintenu le prince un temps en captivité. Que s'est-il passé sur Euphor ? Quelle atrocité dissimule Actarus rongé par des remords ? Un des personnages du ranch du Bouleau Blanc aura un rôle déterminant vers la guérison du héros éprouvé, ce sera au lecteur de le découvrir.
Durant 136 pages, l'équipe de cinq fans français du dessin animée culte des années 1970, avec la bénédiction de Go Nagai, nous livre un ultime épisode de Goldorak où la guerre n'épargne personne dans les deux camps et donne à réfléchir. Car ceux que l'on peut considérer comme des monstres, comment eux nous considèrent-ils ?
Les dernières pages après l'histoire racontent la génèse et le développement du projet de faire suite à l'une des séries animées les plus populaires importées du Japon, le tout dans le souci du respect de l'auteur originel. Un travail de longue haleine pour un résultat convaincant, peut-être déroutant d'un point de vue graphique au début mais les personnages sont reconnaissables. Un scénario fort, profond, parabolique en rapport à notre monde remué par des évènements passés et actuels.
Maudite soit la guerre.