Blast, tomes 1 à 4. C'est la beauté du trait qui bave. C'est Dieu dans un encrier avec une palette d'aquarelles qui raconte l'histoire de sa schizophrénie. C'est une parabole cynique et dérisoire qui se lit à l'endroit comme à l'envers. C'est un fou dans la tête d'un papillon qui se met à exploser tout le monde autour de lui en gueulant des gros mots. C'est la descente des limbes avec du matos d'escalade périmé. C'est la grosse chenille d'Alice au pays des merveilles qui en a trop pris. C'est la méchanceté tellement pure qu'elle ressemble à l'innocence. C'est à prendre avec des pincettes en même temps qu'il faut s'y vautrer et s'en mettre partout. C'est l'homme perturbé, perdu dans l'enfer de son gras qui nous rejoue l'épopée d'Ulysse avec une camisole et des sacs en plastique.
C'est les dessins de ta petite soeur qui deviennent des odes à satan dès la première lecture.
C'est Blast et ça ne se lit qu'une fois, d'une traite, en état de sobriété avancée, avec l'espoir d'oublier ce qu'on vient de lire une fois qu'on refermera le bouquin.
Sauf qu'on n'oublie pas, jamais, ce qui veut bien dire que ça mérite une tripotée d'étoiles jaunes sur senscritique. Minimum.