Une vraie tuerie (lol)
Après avoir lu il y a déjà plus d'un an le one-shot Hideout, de ce cher Masasumi Kakizaki, je suis tombé amoureux de son style de dessin très particulier, et ne rechignant pas sur le noir, en...
Par
le 28 juil. 2013
6 j'aime
Rainbow puait la classe et l'humanité (Comment ça vous ne l'avez pas encore lu !?). Rarement un manga aura été si réaliste, si dur et pourtant si transporteur d'une idée et d'un fil : l'amitié. Kakizaki n'était alors que dessinateur mais son talent débordait déjà.
Autant dire que Green Blood est la confirmation, s'il en fallait une, que ce bonhomme a vraiment quelque chose. Un quelque chose que Bestiarius (pour le moment) et Hideout n'exploitent pas jusqu'au bout malgré la qualité certaine des récits.
Un quelque chose qui donne à Green Blood une multiplicité de qualités. A la fois hommage aux westerns spaghettis de Leone & Compagnie (le duel avec le médaillon, etc...) qu'une histoire de frères autant déchirés par leurs passés que poussés par leurs espérances et leurs rêves. Des rêves de vengeance aussi cruels que violents qui sont contrebalancés par des rêves plus ordinaires : une maison, du bétails, des champs. Un mélange entre la volonté de laisser le passé derrière et de s'ouvrir au futur.
Sur cinq tomes, Kakizaki s'offre le luxe de déconstruire la relation entre Brad et Luke. Commençant dans un New York malfamé rendant clairement hommages au Gangs Of New York de Scorsese pour ouvrir vers une épopée à la Django dans l'Amérique de la ruée vers l'or et des Cowboys poursuivant les indiens. Une relation faites de conflits et habitée d'un amour profond. Les deux se sacrifiant sans cesse pour l'autre. Si différents, si semblables, si proches mais rassemblés par le coeur : leur mère. Kakizaki reprend les thèmes forts de Rainbow : l'amitié, la famille, la loyauté d'un côté mais aussi la vengeance et la lutte contre l'injustice. Green Blood arrive a dépassé sans cesse un manichéisme dans lequel il aurait été si facile de tomber. Le talent certainement.
Et dans ce récit (qui est clairement beaucoup trop court, c'est pas possible mec...l'univers était franchement génial !) où on retrouve constamment le dépassement de soi et l'arrachement de l'individu à sa situation, Kakizaki nous offre encore une palette fabuleuse artistiquement. Des pages doubles, des cadrages intéressants, des personnages aussi charismatiques que riches de détails. Les détails parlons-en : le dessin de Kakizaki est bourré de détails, c'est d'une précision affolante qui donne au tout un côté quasi réel, déroutant et terriblement immersif. J'accroche totalement au style graphique que propose Kakizaki. C'est dynamique, détaillé et à la fois ultra sincère avec une vraie facilité quand il s'agit de faire passer les émotions des personnages.
L'autre point fort de Green Blood c'est l'ancrage historique sans cesse présent. Kakizaki renforce son récit à coup de petits faits historiques qui viennent enrichir avec beaucoup d'intelligence son histoire. Que ce soit avec les indiens, les compagnies ferroviaires ou encore la guerre des gangs de Five Points et même l'esclavage (énorme tome d'ailleurs) c'est sans cesse enrichissant et utile. C'est peut-être un détail pour vous, mais cela donne un petit côté bien sympa à cette fiction et rend presque intelligible tout ce récit. On se dit, d'une certaine manière, que ça pourrait être vrai (comme dans Rainbow d'ailleurs !).
Sachant que Kakizaki a une grande facilité a donné un côté épique aux scènes qui en valent la peine (et c'est pas donné à tout le monde) et quand on recoupe ça avec une forme de "réalité historique", et bien on se dit que Green Blood est bien plus qu'un simple western.
Green Blood est un concentré de culture western et d'Amérique ultra violente. C'est un concentré alléchant de violence, d'amour, d'aventure et d'histoire dont il ne faut surtout pas faire l'économie d'une lecture. Un concentré homogène qui ne souffre d'aucune faiblesse, qui se compose de cinq tomes égaux et foutrement intéressant. Une réussite et je dirais presque : un must-read (Si si je vous le dis moi et je mets les pieds dans le plat même je dirais !).
PS : A lire avec le top 10 de Morricone, une tuerie.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes ☉ Îlot mangas ☉ et BDcomimangaphagie 2016
Créée
le 30 mars 2016
Critique lue 889 fois
6 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Green Blood, tome 1
Après avoir lu il y a déjà plus d'un an le one-shot Hideout, de ce cher Masasumi Kakizaki, je suis tombé amoureux de son style de dessin très particulier, et ne rechignant pas sur le noir, en...
Par
le 28 juil. 2013
6 j'aime
Nous voilà donc en présence d'un manga. et là vous allez me dire "Ouais mais 't'façon les mangas, y'en a 150 000 avec des milliards de sujets, j'vois pas l’intérêt de parler de l'un d'eux...", et...
Par
le 20 déc. 2014
4 j'aime
6
Green Blood. Que l'on pourrait aussi intituler PAS Gangs of New York. Le «PAS» étant important, puisqu'il permet de préciser que l'œuvre, en aucun cas, ne s'illustrera par quelques plagiats éhontés...
le 3 avr. 2021
2 j'aime
Du même critique
France, 1917, une prairie. Première respiration et premier mouvement de caméra. A partir de maintenant et pendant presque 2h, cette caméra ne s’arrêtera plus de tourner, de monter, de descendre,...
Par
le 8 janv. 2020
98 j'aime
7
ALLEZ-Y ! ALLEZ-Y !!!!!!! Pourtant, je pense qu'on a été beaucoup à se dire que "non, nous n'irons pas voir le film de Kheiron". Et pourtant... Ce n'est pas le film avec les meilleurs acteurs, ce...
Par
le 8 nov. 2015
93 j'aime
5
Sicario c'est surement l'histoire d'une grosse attente et aussi d'un sentiment partagé lorsque l'écran s'est éteint. Partagé, très partagé même sur le coup. Sicario était plein de promesses, doté...
Par
le 26 oct. 2015
68 j'aime
7