Galvanisé par la résurrection de Hal Jordan en Green Lantern dans Green Lantern : Rebirth, Geoff Johns développe encore ses talents de nécromancien en ramenant à la vie le Green Lantern Corps, concept qui avait fait les beaux jours de la série dans les années 80 et avait fini tragiquement sous les coups de Hal/Parallax.
Aidé au scénario par Dave Gibbons, plus connu pour ses talents de dessinateurs et accompagné au dessin par un Patrick Gleason, pas encore superstar, Johns va créer les débuts d'un titre qui va amener une sacré révolution.
Comme pour le run de Johns sur Green Lantern, ce retour du Green Lantern Corps souffre (à son avantage, cependant) d'un anachronisme de taille : on connait l'avenir. On sait donc à quel point le titre va devenir un énorme succès, frère jumeau de Green Lantern. On sait, que l'équipe va devenir incroyable et pleine de talent.
Du coup, on connaît les personnages et on les aime avant même l'ouverture du titre. Or, je crois qu'il y a là un danger. Le titre, sans être mauvais, peine par lui-même à nous faire apprécier tous ces personnages. Soranik Natu, par exemple, change rapidement ses désirs et ses principes et devient une Green Lantern. Le duo Isamot Kol et Vath Sarn, deux adversaires issu de la guerre de Thanagarian War sont assez convaincants dans la base même, mais peu développée.
Graphiquement Gleason propose un travail plutôt réussi malgré des cases faiblottes assez fréquemment.
La série est un peu entre deux chaises. D'un côté elle lorgne vers les références pour les fans du Green Lantern-Verse, de l'autre elle entend poser de nouvelles bases. L'histoire est simple mais réussie. Pour autant, je dois avouer que la magie a peu pris, alors que j'ai beaucoup aimé la série de Tomasi.
Je pense qu'il s'agit de la principale différence. Johns sait bien mieux écrire Hal Jordan que les autres Lanterns et ça se sent un peu. Son Rayner m'a peu convaincu surtout et même son Gardner est parfois peu en osmose avec ce que l'on peut rêver. Ce n'est pas mauvais, mais pas parfait.
Ca me rappelle beaucoup le système d'histoire complète dans les magasines japonais de manga. On teste une histoire courte qu'on relance, ensuite, en série complète. Green Lantern Corps : Recharge serait dans cette catégorie, pas mauvaise mais plus qu'introductive elle est censée voir si ce format peut fonctionner et marcher. La réponse est oui, mais Tomasi y amènera une liberté salvatrice.