Sur Mars, la guerre fait rage, causant dévastation et mort sur son passage. Yoko et Erika, deux petites filles tentant de survivre comme elle le peuvent, se retrouvent dans un orphelinat dans la petite ville de Mamiana. Malheureusement, le calme est de courte durée, très vite brisé par les horreurs de la guerre...
Nous suivons donc dans ce tome 1, une Gally enfant (Yoko donc), innocente et encore très loin de maîtriser son corps artificiel. Ici, pas de combats titanesques mais plutôt la vision cruelle de deux petites filles submergées par l’atrocité de la guerre. Ce premier opus de Gunnm Mars Chronicle nous dépeint certes une planète défigurée par les conflits géopolitiques, mais surtout comment l’innocence est confrontée à l’insoutenable. L’ambiance est affreusement bien retranscrite et des scènes dures et crues nous sont montrées. Bien que contrebalancé par des touches d’humour parfois très enfantines, nous retrouvons les thèmes abordés par le manga originel « Gunnm ». A savoir la guerre, la misère, la cruauté d’un monde froid et dystopique s’étant enfoncé trop loin dans la fusion de l’homme avec la machine.
Bien écrit et efficace, ce volume 1 est donc prenant bien que terrible dans son propos. Le décalage des enfants et leurs rêves avec cette réalité impitoyable, les brisant sans ménagement, donne une sensation de désespoir parfaitement maîtrisée par l’auteur. C’est donc là les débuts de notre héroïne, prémices de l’univers mythique de la saga. On a d’ailleurs cette espèce de prédiction faite par le réseau säule, qui annonce la destinée quasi-mythologique de Gally.
Ce volume est donc de très bonne facture tant sur le plan de l’écriture que sur les thèmes abordés. Un petit bémol néanmoins concernant le dessin. Bien qu’il soit tout à fait correct je regrette grandement le graphisme des premiers Gunnm. Là où traits nerveux et détails foisonnants faisaient la force du manga originel, on a là un trait plus grossier, un tout plus « tramé ». On perd en précision et en finesse pour des plans plus « généraux » (on le remarque tout particulièrement sur le design des machines et des véhicules militaires). Aussi, les personnages sont dessinés de façon plus « mainstream » avec moins d’identité (dans le manga Gunnm des personnages comme le professeur Nova ont vraiment des traits particuliers). C’est dommage !
Malgré des dessins moins réussis que ceux de Gunnm ou Gunnm : Last Order, on retrouve cette ambiance de désespoir et de lutte pour exister, ces thèmes de Science-Fiction entre transhumanisme et dystopie futuriste, qui ont fait la renommée du manga dans les années 90. Rien que pour cela, ça vaut le coup de se plonger dans le premier tome de Gunnm Mars Chronicle
Critique originale