En 2013, quand Richard Guérineau adapte le roman Charly 9 de Jean Teulé, il utilise une abondante documentation pour illustrer son propos, celui de la vie tumultueuse du roi Charles IX. MEmporté par son élan, il se passionne pour cette époque trouble de luttes féodales, de guerres de religion et autres coucheries. Le XVIème siècle dans toute sa splendeur, avec guerres, trahisons, et petites histoires dans la Grande.
Richard Guérineau décide alors de s'intéresser à la vie du successeur de Charles IX, Henry III, tout autant figure royale que romanesque. Le dernier représentant de la dynastie des Valois, à la réputation contrastée. Un homme malade, mais fier, sensible, sachant manier l'épée, méfiant, mais parfois trop prévenant, autoritaire ou malmené. Un roi dont les sources donnent à voir un homme d'une grande complexité.
Des quelques 15 ans de son règne, Richard Guérineau rentre dans les détails, dans les alliances, les retournements militaires ou parfois l'intimité, ambiguë, du roi. Henriquet est une oeuvre bien plus sérieuse que son illustration de couverture ne le suggère, et démontre ainsi que la BD historique n'a pas besoin d'un réalisme un peu poussiéreux pour s'affirmer, le trait de Richard Guérineau étant assez rond.
C'est donc une œuvre dont la lecture demande une attention toute particulière, mais qui recèle en elle une grande richesse. Hélas, celle ci étouffe parfois dans le cadre resserré de ses pages. Prenant et drôle, mais parfois trop complète pour son propre bien, cette biographie dessinée d'Henry III nous fait revivre un roi un peu trop rapidement oublié de nos cours d'histoire. Richard Guérineau en fait un personnage de BD mais la réalité n’est pas loin.