Masasumi Kakizaki aime explorer les genres en apportant sa pierre à l'édifice. De la tranche-de-vie avec Rainbow, de la fantasy avec Bestiarius, du western avec Green Blood, et de la romance avec les amants sacrifié, nous voilà ici pour l'horreur de Hideout.
Déjà, parlons du dessin qu'il est magnifique! Le jeu d'ombre et de lumière, les cases fourmillant de détails, la poisse et la crasse s'immisçant petit à petit tout au long du récit; avec un aspect cinématographique, les planches sont vieilli par des sortes de rayures sur les dessins impactant, un effet très reconnaissable de l'auteur visant à vieillir l'image, à l'image des tâches à l'écran sur les films de l'époque. La qualité du dessin est aux petits oignons, un travail titanesque pour un rendu incomparable : vieilli, mais pas vieux.
Hideout, traduisible par "cachette", "planque" ou "repaire" porte bien son nom, Seiichi Kirishima, le personnage principal, souhaite tout recommencer à zéro suite à un tragique accident. (attention le vilain spoil)
La mort de leur enfant
Pour lui, tout recommencer signifie tuer sa femme, qui est au passage absolument infecte, égoïste, matérialiste et rejette toute la faute de l'accident sur lui depuis que c'est arriver. En échouant, sa femme prend la fuite dans la grotte. Mais dedans vie un adulte, ou plutôt une bête sauvage, et un enfant détruit physiquement par les ténèbres. C'est à partir de la que notre "héro" effectuera son meilleur plongeon aux enfers à pieds joint.
La bête de la grotte est simplement le miroir des démons intérieurs de Seiichi, qui l'ont ronger de l'intérieur, déchirant petit à petit la paroi séparant son monstre intérieur et ce qui fait de lui encore un homme, à l'image de la couverture.
Les ténèbres d'un homme, d'un père: le désespoir, la haine, l'injustice ont fait sortir le monstre qui se cachait en lui. Alors entre la bête de la grotte, sa femme et lui, on se demande bien qui est le vrai monstre finalement. On a tous notre petit monstre à nourrir, n'est-ce pas ?
Insultez-moi constructivement svp c'est la première critique de ma vie.