Masasumi Kakizaki est pour moi le meilleur dessinateur de manga. Il a atteint un niveau de perfection de son dessin et de sa mise en scène qui ne peut être comparé qu'à des dieux comme Kentaro Miura ou Takehiko Inoue. Ses planches sont non seulement sublimes techniquements mais sont si bien accentuées par le découpage, le rythme, l'effet dramatique que j'ai du mal à tourner les pages sans passer une vingtaine de secondes à admirer chaques putains de planches.
C'est ce qui m'a intéressé dans Hideout, et sur ce point Kakizaki ne déçoit pas. Je ne pense pas avoir vu une telle mise en scène horrifique aussi bien menée dans n'importe quel manga, surtout le premier chapitre qui a beau être un peu cringe par moment par son écriture (on va y revenir) mais qui est une putain de leçon en therme de tension horrifique. Kakizaki est un dieu du découpage, chaques petite case sert une utilité très précise pour crée de la tension et aggriper le lecteur. On apprend énormément du récit non pas seulement par les dialogues et par ce qui nous est montré mais surtout COMMENT cela est montré.
Malheureusement j'aurais préféré que les personnages n'ouvrent jamais leur gueules parce que Kakizaki à beau être un génie du dessin et de la mise en scène, à l'image de son personnage principale son écriture est naze. J'adore le concept et l'ambiguité qui entoure l'histoire que je trouve fascinante. Le fait que la barrière entre la réalité et la folie soit très flou et que chaques personnages soit une représentation de la souffrance psychologique du personnage principale est une idée vraiment énorme. Le fait que la grotte soit une manifestation de la prison psychologique dans laquelle c'est enfermé le protagoniste sans rendre trop évident ou trop subtile que ce qui s'y passe est vrai ou non est génial. Mais bon après il y'a avoir une bonne idée et savoir bien l'exécuter. Dans une structure narrative qui encouragerais la subtilité et l'ambiguité, les personnages ne sont pas réalistes, ne parlent jamais comme des vrais humains, tout est trop théatrale et on ne ressent que peu leur émotions. Genre bordel la femme du personnage principale va se faire défoncer la gueule à coup de clé à molette et n'a pas l'air d'avoir une once de peur c'est quoi ce bordel. Tout le récit se repose sur la culpabilité, la honte, la dépression, et la vie raté d'un mec sur qui on ne peut que difficilement se comparer parce que son comportement et ses dialogues ne sont que rarement réalistes.
Bref Kakizaki je t'adore, j'adore Rainbow, mais oui pour moi c'est mieux pour toi de continuer de faire des colab' avec des scénaristes parce que t'as clairement mis tout tes points de compétence dans le dessin et la mise en scène.