Les mangakas ne sont pas toujours affiliés à une seule maison d’édition. C’est le cas au Japon comme en France. Les œuvres de Junji Ito sont en effet disputées actuellement par deux éditeurs : Mangetsu et Delcourt/Tonkam. C’est du côté de ce dernier que nous nous penchons ce jour avec les Histoires Courtes - Intégrale.
L’ouvrage se compose de 10 récits courts, tous parus chez Shogakukan, d’une galerie d’images dispersée à travers le volume, d’un poster, d’une jaquette réversible et d’une couverture qui fait écho à l’un des dix récits. Des pages couleurs sont présentes à travers l’ouvrage, ce qui n’est pas déplaisant.
Les récits s’étendent sur une dizaine à une trentaine de pages. Certains sont inédits en France. Tous ne versent pas dans l’horreur : un récit est consacré à Kazuo Umezz (comment Junji Ito l’a découvert…), un autre est plus saugrenu et concerne un père de famille en fâcheuse posture… Les autres instillent, chacun à leur manière, une dose de doute, malaise… en proposant des situations qui prennent peu à peu une tournure insoupçonnée avec des conséquences à plus ou moins grande échelle.
Toutefois, toutes les histoires ne suscitent pas le même intérêt. On peut notamment regretter le fait que des explications sont proposées pour justifier tel ou tel fait dans un récit alors que rien ne sera avancé dans un autre. Cela laisse à l’imagination du lecteur le soin de combler ou non ces « blancs » ce qui n’est pas forcément négatif mais a parfois eu tendance à me couper du récit. Mais si vous êtes « mordu•es » de Junji Ito alors vous ne ferez pas l’impasse.
La traduction est assurée par Jacques Lalloz, déjà à l’œuvre sur la Déchéance d’un homme. Si la qualité d’impression des planches et du volume en général ne pose pas de problème, je regrette qu’il n’y ait pas de dates proposées pour situer à quelle période les histoires courtes et les illustrations ont été réalisées.