Holyland, tome 9 par Sunread26

Chronique complète

Extrait :

J’avance la série un peu au compte-goutte, mais elle a vraiment quelque chose d’addictif. La violence est souvent remise en question, tout comme la sensation d’appartenance à quelque chose. Mine de rien, l’humain est un animal sociable, il a donc besoin d’être entouré un minimum pour être bien (même si certains d’entre nous sont plus solitaires que d’autres). Pour Yû, il est encore un peu perdu à ce sujet, à chaque fois qu’il pense appartenir, il a l’impression de faire une bourde et de tout perdre…

Dans le tome précédent, Shôgo a défié Yû dans un duel mano à mano. Il souhaitait voir s’il avait réussi à s’améliorer et s’il pouvait encore tenir tête à son ami. Sans doute pour une question d’égo, il a poussé Yû à le combattre et Yû a fini par accepter pour ne pas blesser son ami. Le résultat était assez prévisible, tout en étant affligeant. Shôgo semble s’être fait battre à plate couture et le coup final de Yû nous parait bien plus violent que d’ordinaire. Shôgo n’était pas prêt à encaisser tout cela et s’effondre. Yû déjà choqué par la situation doit en plus subir la remarque de Shin, qui représente clairement le spectateur lambda dans cette série. Il suit les combats sans jamais rien comprendre à la situation, en trouvant que ses amis sont trop violents, qu’ils n’ont pas à se battre, etc… Au final, il ne sert pas à grand-chose si ce n’est à se plaindre et critiquer ses proches. Bien sûr, il reste avec eux et semble les apprécier, mais son approche est vraiment maladroite et blessante. On le sait tous, les mots sont souvent bien plus douloureux que les coups. Cette phrase donnera alors un autre coup à Yû, qui croit avoir détruit ses amitiés avec ce combat. Même s’il joue souvent l’entre deux ses bourdes sont un peu vite pardonnées je trouve. Shôgo finira par lui expliquer que Yû ne pouvait pas stopper son geste et c’est vrai. Stopper un geste alors qu’on l’a commencé et qu’il y a de l’élan est quasiment impossible (et on peut aussi se faire mal en essayant). Les coups de poings ou pieds ont pour but d’être lancé vite et c’est la cible qui doit les stopper, ils ne sont pas prévus pour être arrêtés autrement.

On dit souvent que la violence ne résout rien, cette série est bien dans cette ambiance. Yû pensait qu’en apprenant à se battre, il gagnerait la paix, mais est-ce réellement le cas ? Heureusement, il est bien entouré et a fait de belles rencontres au fil de ses combats. Les autres lui apportent donc souvent des conseils bénéfiques. Libre à lui de les écouter par la suite ou non. Il ne faut pas oublier qu’à notre époque, les combats sont surtout des sports réalisés par des professionnels. Mais surtout, il ne faut pas oublier qu’il s’agit de quelque chose d’amusant et qui n’est pas réaliser pour détruire l’autre, comme c’est souvent le cas dans la série. Yû est vraiment un personnage que je qualifierais de coincé, dans son caractère. Même s’il montre un tout autre visage lorsqu’il combat, il ne peut pas nier ce qu’il est réellement. Ce tome parle aussi beaucoup de la notion d’identité et pas uniquement d’appartenance. J’espère que Yû finira par vraiment arriver à avancer, parce que là, il donne l’impression d’évoluer au combat, mais pour le reste ce n’est pas encore bon. Il se cherche encore et ne sais jamais vraiment quoi faire. Il a sans doute peur de prendre une décision et de la regretter, comme c’est souvent le cas. Quant au passage sur le dojo, ça ne me surprend pas, des petites frappes, il y en a partout et ça cherche à se justifier n’importe comment. J’espère que dans le prochain tome, Yû le remettra à sa place comme il faut. Je me demande si Shôgo sera mis au courant et présent du coup. Le maître du dojo ne semble pas idiot non plus, mais il ne peut pas faire grand-chose si Yû signe une décharge.

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