Donjon est une saga désormais légendaire du neuvième art. Sa structure originale basée sur un nombre important de cycles narratifs entremêlés passionne bon nombre de lectures depuis une vingtaine d’année. Donjon Zénith est la série majeure et centrale de cet univers. Le sixième et dernier tome date de plus de dix ans. J’ai donc accueilli avec enthousiasme la parution du septième opus intitulé Hors des remparts.
L’enjeu de départ de l’histoire est simple. Marvin, Isis et Herbert doivent trouver du Fugus Purit pour déloger les occupants actuels depuis Donjon depuis que ce dernier est en possession de Guillaume de la Cour. Parallèlement, Marvin est amoureux et ce n’est pas rien…
Comme dit en introduction, Donjon Zénith était en sommeil depuis longtemps. C’est pourquoi ma première lecture de ce nouvel album m’a paru confuse. J’ai eu le sentiment de ne pas en saisir tous les enjeux. Il m’a alors paru évident qu’une relecture des tomes précédents s’imposait. Cela s’est confirmé quand je m’y suis replongé après avoir fait une mise à jour des prérequis. A ce moment, j’ai davantage maîtrisé des enjeux parfois alambiqués et ainsi du mieux profiter de ma lecture.
Herbert, Marvin et Isis sont missionner pour trouver un artefact magique. Est-il besoin de préciser que tout ne pas se passer simplement et que leur quête va prendre des chemins détournés ? La situation va devenir de plus en plus complexe et de moins en moins maîtrisée. Cette évolution fait partie de l’ADN de la série et du plaisir de la lire. Cet album s’inscrit clairement dans cette tradition.
Cet album est fidèle aux codes classiques de la saga. La narration est rythmée plein de rebondissements souvent imprévisibles. Les auteurs jouent toujours aussi bien avec les ingrédients de la fantasy. Les scènes d’action sont toujours très drôles. Les dialogues sont particulièrement efficaces et font souvent mouches. La magie qui entoure la quête des personnages participe au dépaysement agréable du lecteur.
L’histoire est plutôt réussie. Je me suis laissé porter. Néanmoins, j’ai trouvé l’entrée dans la lecture plus complexe que dans les autres tomes du cycle. J’ai apprécié le travail sur Marvin dont la sensibilité et la timidité sont mises en avant, offrant ainsi une épaisseur supplémentaire à ce personnage déjà très réussi. L’humour est moins présent que d’habitude, le ton est moins léger. J’ai le sentiment d’assister à une évolution de l’atmosphère du cycle qui n’est pas inintéressante.
Les dessins naissent de la plume de Boulet. Je n’ai jamais été un grand fan de son style sans pour autant y être allergique. Je dois d’ailleurs bien avouer que son trait colle bien à l’esprit de l’album. Son travail sur l’expression des personnages ou sa capacité à mettre en image les scènes d’action participent activement au plaisir de la lecture. Les couleurs sont également un atout du bouquin en alimentant le plaisir ressenti de retrouver tout ce petit monde.
Pour conclure, la lecture de Hors des remparts est agréable. L’album donne un nouvel élan à la série qui était en veille depuis trop longtemps. J’étais content de découvrir la maladresse touchante d’un Marvin amoureux. L’atmosphère est moins légère qu’au mais cette évolution de ton n’empêche pas l’humour d’être présent. Les adeptes Donjon peuvent donc être rassurés. L’esprit est toujours là ! De mon côté, j’attends la suite…