Dans ce 29ème album, nous retrouvons le professeur Mortimer et le capitaine Blake au beau milieu des années 60, en pleine guerre froide. C'est agréable de lire une reprise de Blake et Mortimer sortant enfin des désormais très encombrés années 50...C'est une très bonne reprise, du niveau des trois premières. Le scénario est dense, nerveux et les péripéties s'enchaînent, captivant pleinement le lecteur. Bémol: cette densité aurait peut être nécessité une histoire en deux tomes et on est parfois frustré de ne pas pas voir développer d'avantage certains débuts d'intrigues ou que certains personnages ne soient pas plus développés. L'histoire est même trop dense par moment rendant parfois difficile la lecture.
En effet, la première partie dans le sanatorium d'Arkaïm où Mortimer est en proie à une manipulation mentale aurait pu être d'avantage développée. Idem pour Blake et son enquête à Berlin-est: l'enquête est trop rapide. Il y a un message codé mais il est aussitôt déchiffré...dommage. De plus à cet endroit, l'histoire trop dense aboutit à un découpage des planches parfois maladroit.
Le personnage d'Olrik est le gros point négatif du scénario: sa présence est inutile et ses raisons d'agir totalement à l'opposé de celles qu'aurait pu avoir le personnage imaginé par Jacobs (ici la destruction du monde, ce qui me semble excessif).
Le professeur Julius Kranz lui est un personnage intéressant, dommage qu'il soit tué trop rapidement par Olrik. Il est le vrai méchant de l'histoire. Concernant les autres personnages, celui de Mendoza est une bonne découverte: j'aimerai le revoir dans une autre aventure, pourquoi pas en Amérique Centrale/du Sud ou dans les Caraïbes ?
Enfin, le dessin d'Antoine Aubin est une réussite, c'est pour moi le meilleur repreneur graphique de Jacobs, loin devant Juillard...
Bref, un album qui vaut la peine d'être acheté et qui fera passer aux lecteurs un bon moment !