Huit heures à Berlin est un album extrêmement plaisant à lire, et selon moi l'un des meilleurs de la série Blake & Mortimer.
Tant les couleurs que le dessin soigné d'Antoine Aubin sont un régal (il aurait mis 7 ans pour achever l'album ...) avec des personnages particulièrement expressifs (notamment leurs yeux !) et "dynamiques" dans leurs mouvements. Je conseille aux lecteurs de bien prendre le temps de scruter les cases pour pleinement apprécier la richesse des dessins et les nombreux détails (notamment la référence à Psychose).
Au niveau du scénario, la parallélisation des histoires de Blake et Mortimer est bien amenée avant l'inévitable "mutualisation" (le monde est petit), et le fort encrage historique coïncidant avec la visite de JFK à Berlin est très bien trouvé. Le tout avec un savant équilibre entre espionnage sur fond de Guerre Froide et une pointe de fantastique (juste ce qu'il faut) qui rendent la lecture très agréable.
Seul regret : la "sur-utilisation" d'Olrik (due à un manque d'audace scénaristique ?) qui n'apporte pas énormément à l'histoire et limite de facto le développement de nouveaux adversaires qui pourraient venir redynamiser sur la durée l'opposition entre good guys et bad guys. D'autant plus que côté "gentils" les nouveaux personnages de l'album, Richard Mendoza et Olga Mandelstram (même si celle-ci est délaissée par la suite), sont bien amenés et s'intègrent parfaitement à l'univers "Jacobsien".
Si vous appréciez les Blake & Mortimer et / ou les histoires d'espionnage, n'hésitez pas à découvrir cet album haletant, sadique par moments et de très bonne facture ! J'ajouterai enfin que les communistes font décidemment de très bons méchants dans les Blake & Mortimer, après le déjà très bon La Machination Voronov (relu à plusieurs reprises), auquel Huit heures à Berlin m'a parfois fait penser.