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3 Days of Happiness, un voyage court et intense qui nous chamboule, à la fois le cœur et les yeux (je l'assume, j'ai pleuré).
Paru en 2013 chez MediaWorks, écrit par Miaki Sugaru, 3 Days of Happiness est un manga composé de 3 tomes et de seize chapitres. On y suit Kusonoki, 20 ans, en pleine situation de précarité. Un jour où il vendait des livres à un libraire, ce dernier lui propose de vendre sa longévité. C'est alors que pour quelques misérables sous, Kusonoki vend toutes les années qu'il lui reste à vivre... Il n'a plus que 3 mois à vivre, sans aucune contrainte, désormais surveillé par une "observeuse", Miyagi.


Dans ce récit à la fois prenant et criant de vérité, le lecteur se met à réfléchir à la valeur de sa vie. Que valons-nous réellement ? Comment occuper le temps ? Qu'est-ce qui fait de nous un être humain avec une plus ou moins grande valeur ?


Kusonoki rêve de choses très simples, comme revoir la fille qu'il aimait, dix ans auparavant. Mais il va comprendre assez vite que se rattacher à son passé ne lui permettra pas de partir l'esprit serein. Il ne cherche à aucun moment à marquer son temps, laisser son emprunte sur le monde pour rejoindre l'éternité. C'est une grande leçon d'humilité, composer avec ce que l'on a, apprécier le bonheur comme il vient.


La lecture de chaque chapitre nous pousse peu à peu vers une fatalité qui n'est autre que la mort de Kusonoki. Chaque chapitre nous rend un peu plus mélancolique lorsque l'on voit une relation se former entre Miyagi et Kusonoki. C'est avec grande finesse que le manga aborde des thématiques intéressantes comme le besoin d'attention, la vacuité du temps, l'impermanence des choses, le regard des autres...


Basant son histoire sur la façon dont le protagoniste s'occupe, la romance effleure gentiment le rôle de fil rouge de l'intrigue, jusqu'à devenir un pilier du manga. Une romance qui, pour une fois, n'est pas niaise, mais pleine de passion et de densité, de complexité. C'est une relation entre jeunes adultes conscients de leur existence et de l'essence de leur vie, de sa fragilité.


Avec un speech de base qui tourne autour de l'argent on aurait pu s'attendre à en parler plus souvent. Cependant l'argent n'est pas tant un sujet qu'un outil de réflexion autour de la valeur de la vie. Le temps passé seul, sans passion, sans occupation, sans contribution à la société est moins valorisé que le temps passé à deux, dans l'effervescence de la jeunesse et le dynamisme de la vie active.
Tout est dans la mesure, le comble dirai-je même :


L'histoire commence avec un Kusonoki triste, pauvre et sans objectif, mais qui peut vivre encore plusieurs années, dans la solitude et la déprime. L'histoire se termine en couple, dans la richesse d'un amour et d'un porte-monnaie, avec pour objectif de profiter du bonheur sur une durée de 3 jours avant le trépas.


3 Days of Happiness est sans aucun doute l'une des plus belles lectures que j'ai eu de ces 10 dernières années. Menée d'une main de maître de A à Z, la retranscription des émotions jaillit à travers les pages (ou l'écran) pour nous donner par quelques moments des larmes en coin de l’œil, ou comme moi, une chaude coulée sur les joues. incapable de discerner si nous pleurons de joie, de tristesse, de frustration ou simplement de soulagement quant au dénouement de l'histoire...
Je ne peux que recommander ce manga incroyable, qui connait une parution en France, en plus.

AntoineVignat
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Créée

le 31 mars 2022

Critique lue 39 fois

Antoine Vignat

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