De l'open-world comme vous n'en avez jamais vu

Il aura fallu 5 ans au studio Guerilla Games pour sortir le second opus des aventures d'Aloy, cela en valait-il la peine ? La réponse est oui.

Plusieurs critiques se tournent vers un manque d'innovation, un classicisme prononcé et une redondance de gameplay entre les deux opus... J'ai bien envie de dire : "C'est normal, il s'agit de la même licence, et il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître l'évolution du jeu."

Que dire d'un jeu qui rafle tous les records graphiques ? Tout d'abord, sachez que le jeu reste beau peu importe votre écran, nul besoin (même si c'est un peu un sacrilège) d'avoir le dernier écran 8K pour profiter du voyage dans l'Ouest Prohibé. Sur PS5, le jeu tourne allègrement en 60fps et 1080p au minima avec le mode performance ET le mode graphique.

Pour 2022, on atteint le paroxysme de la réalisation artistique. Le jeu est un véritable film, les textures sont superbes, les effets spéciaux sont tous réussis à la perfection. Seul bémol pour le textile qui a tendance à rester trop inerte et manquer de vie (notamment par rapport à l'eau, le vent, la saleté). Je pense que le plus impressionnant reste la motion capture. L'ensemble du jeu, des quêtes principales, secondaires, tertiaires, j'en passe et des meilleures sont dotées de dialogues filmés en motion capture. Et quelle motion capture ! Cela en devient frappant de réalisme avec le panel d'expressions que peuvent faire les PNJ. Bien évidemment, on reste dans le thème du premier numéro avec les machines, bien que les décors évoluent un peu plus et que la carte soit plus grande. De ce fait, ce qui était maîtrisé dans le 1, est sublimé dans le 2. Mention très spéciale aux décors aquatiques qui ne sont pas prédominants mais toujours très agréables à regarder.

Quant au scénario : nous sommes face à une très belle plume. Bien sûr, dans la continuité de Zero Dawn, notre objectif reste de sauver la Terre qui se meurt à cause du dérèglement de Gaïa. Cependant, ce n'est pas dans la finalité que le scénario est bon, mais c'est dans son trajet. Toutes les quêtes menant à la fin sont un véritable bonheur pour les fans de lore. Si vous souhaitiez des révélations, vous en aurez à la pelle, toujours à minima bien menées. De plus, avec un glossaire énorme de dialogues secondaires dans les quêtes, vous êtes à même de rédiger un bon pavé d'histoire.

Le gameplay reste fidèle à ce qui a été, mais est bien amélioré. Plus de possibilités s'offrent à nous, plus de simplicité aussi dans les menus, plus de fluidité. Un bestiaire agrandi, même pour ceux qui ont joué au DLC de Zero Dawn. De plus, pour avoir joué en difficulté "Difficile", je peux attester que le jeu est challengeant. Vous ne mourrez pas en répétition comme dans un Souls, mais certains passages seront des épreuves bien plus ardues que d'autres. Des machines 10lvl en dessous de vous pourront encore et toujours vous terrasser si vous n'êtes pas méfiant.

Si l'on ajoute à cette difficulté bien jaugée une quantité importante de quêtes secondaires toutes assez longues, on en arrive à une durée de vie faramineuse pour ne serait-ce que terminer la campagne à un niveau correct. Attention toutefois pour les joueurs PS5 : le retour haptique est présent dans l'ensemble du jeu pour les manettes ce qui peut facilement fatiguer les mains après de longues sessions de 8h à tirer à l'arc (je parle par expérience).

Bref, Horizon Forbidden West est une suite réussie, à la pointe de la technologie Decima et Unreal Engine 5. Il est compréhensible (vu la quantité d'informations présentes dans le jeu) et accessible y compris aux joueurs néophytes de la licence, alors lancez-vous !