Il faut flinguer Ramirez, tome 1 par Christine Deschamps

Dès la quatrième de couverture, on sait qu'on part pour une grosse marrade, déconnante et festive. Mais l'exercice s'avère parfois vain, alors que là, la virtuosité du dessin, de la mise en page, du découpage et de la couleur garantissent la qualité des moments passés en compagnie de ce réparateur génial d'aspirateurs, petit employé plus que modeste et muet d'une boîte américaine caricaturale à souhait, soupçonné d'être le tueur à gage le plus redoutable de ce recoin du monde. Un point de départ fertile en quiproquos et autres dérapages, qui mène à des imbroglios et des poursuites effrénées, curieusement bien plus photogéniques dans cette BD que dans la plupart des films d'action qui nous calent systématiquement 20 minutes de vrombissements fébriles pour amortir le coût des cascades. Cerise sur le gâteau, ces pages intermédiaires entre les chapitres, qui imitent des publicités ou des journaux sans la moindre velléité de sérieux et qui méritent qu'on s'y usent les yeux à déchiffrer les petits caractères pour accéder à un contenu cocasse et franchement décalé. Bref, une excellente surprise, d'une facture soignée jusque dans le moindre détail, innovante et qui joue la complicité avec un lecteur qu'on considère d'emblée comme un camarade enclin à la galéjade. Que du bonheur.