Avec Il faut flinguer Ramirez, Nicolas Petrimaux livre un cocktail explosif de polar, d’humour noir, et de courses-poursuites haletantes. Imaginez un croisement entre Pulp Fiction et un catalogue électroménager, et vous avez une idée de l’énergie déjantée qui traverse chaque page de cet album.
L’histoire suit Jacques Ramirez, un réparateur d’aspirateurs aussi discret qu’efficace, accusé à tort (ou à raison ?) d’être un ancien tueur à gages impitoyable. Ce pitch improbable sert de prétexte à une cavalcade infernale où mafieux déjantés, tueurs implacables et aspirateurs flambant neufs s’entremêlent dans un chaos parfaitement orchestré. Si l’humour et l’action sont omniprésents, l’intrigue, elle, prend parfois un virage serré vers le farfelu, au point de laisser le lecteur essoufflé… mais toujours amusé.
Visuellement, Petrimaux frappe fort. Les pages regorgent de couleurs saturées et de compositions dignes des meilleurs blockbusters hollywoodiens. Les scènes d’action explosent littéralement de la page, tandis que les moments plus calmes (oui, il y en a quelques-uns) offrent un répit graphique tout aussi soigné. Les fausses pubs insérées dans l’album, pastiches hilarants de la publicité des années 80, sont un vrai régal et renforcent l’immersion dans cet univers rétro-futuriste absurde.
Côté personnages, Ramirez, malgré son mutisme et son flegme, s’impose comme un héros attachant et mystérieux. Le contraste entre son apparente banalité et le chaos qui l’entoure est un moteur comique imparable. Les antagonistes, bien qu’un brin caricaturaux, apportent une bonne dose de piment à cette recette déjà bien épicée.
Le seul petit reproche qu’on pourrait faire à l’album, c’est peut-être son trop-plein d’énergie. À force de vouloir en mettre plein la vue, l’histoire semble parfois s’emballer, perdant un peu de son équilibre. Mais franchement, qui s’en soucie quand chaque page est une bombe visuelle et narrative ?
En résumé, Il faut flinguer Ramirez est un tour de force bourré de second degré, un hommage explosif aux films d’action des années 80, avec un twist irrésistiblement absurde. Un aspirateur de l’intrigue qui aspire tout sur son passage… sauf l’ennui.